Des centres hospitaliers vandalisés, un véritable calvaire pour les femmes enceintes
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Dans leurs menées subversives, les gangs armés ont dévasté d’importantes infrastructures de santé au Centre-ville de Port-au-Prince. Alors que la demande en soin de santé ne fait qu’accroitre ces derniers jours, la majorité des établissements sanitaires ne sont plus opérationnels. Conséquence : certaines catégories de patients dont les femmes enceintes peinent à trouver des soins appropriés.
Port-au-Prince le 16 avril 2024.- D’après le dernier rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), au moins 13 centres de santé sont dysfonctionnels suite aux assauts des bandits armés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.
Des hôpitaux publics et privés et des pharmacies ont été attaqués et incendiés par les malfrats. Les rares hôpitaux ouverts sont surchargés. Une situation qui met en péril la vie des femmes enceintes.
La maternité de l’Hôpital Universitaire de La Paix dépassée par les événements
Plus d’un mois, depuis la fermeture du plus grand centre hospitalier public de Port-au-Prince (l’Hôpital Général), l’accès aux soins de santé, surtout pour les femmes enceintes vivant dans les zones « rouges » de la capitale, est devenu de plus en plus difficile.
En conséquence, le service de la maternité de l’hôpital universitaire de la paix (HUP) est complètement saturé. Une situation qui génère beaucoup d’inquiétudes chez les personnels de santé.
Pourtant, selon le directeur exécutif dudit établissement, Dr. Junior Fontilus Paul, le centre hospitalier est confronté à des pénuries d’intrants, de pochettes de sang, de médicaments, d’oxygène et de carburant.
Ce qui représente de véritables obstacles pour répondre aux besoins de santé des femmes en pleine ceinture.
« La prise en charge des femmes enceintes est difficile pour les personnels de santé, le service de la maternité est saturé, nous avons reçu plusieurs cas compliqués qui ont nécessité des interventions chirurgicales. 15 césariennes en 2 jours, c’est trop », a fait savoir Dr. Junior Fontilus Paul dans une interview sur RTVC (Radio Caraïbes).
Mise à part les pénuries d’intrants médicaux, l’établissement fait face à une carence de personnels de santé (médecins et infirmières).
Pour pallier à cette situation, les responsables lancent un appel à d’autres professionnels de santé volontaires.
Difficultés des femmes enceintes dans les zones à risque
La recrudescence des actes de violence des gangs armés au cours de ces derniers jours a des impacts considérables sur la vie et la santé mentale des femmes enceintes, vivant dans les zones rouges de Port-au-Prince.
Tous les centres de santé qui se trouvent au niveau de la plaine du cul-de-sac, à Cité Soleil et dans les quartiers populeux de Port-au-Prince n’arrivent pas à fonctionner normalement.
Ce qui a fragilisé les suivis de grossesses. « Je suis enceinte de 5 mois, je ne peux pas faire mon suivi de grossesse de manière régulière, à cause de l’affrontement entre bandits et policiers près de chez moi. Je suis traumatisée et je ressens des douleurs régulières; c’est un calvaire pour moi », se désole une femme enceinte jointe au téléphone.
A noter, le bureau de coordination des affaires humanitaire des nations unies en Haïti (OCHA), a mentionné dans son rapport qu’environ 3000 femmes enceintes risquent d’être privées de soins santé adéquats, par rapport aux actes de violence des gangs armés.
Parmi elles, 500 connaîtront probablement des difficultés et auront besoin de soins obstétricaux d’urgence, des césariennes, notamment…
Étant donné que 80 % de la capitale haïtienne est sous le contrôle des gangs, serait-il possible de créer un couloir humanitaire pour limiter les dommages sanitaires à Port-au-Prince ?
Judelor Louis Charles (Le Sage)
Vant Bef Info (VBI)