Le secteur agricole haïtien face aux défis du changement climatique
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Depuis plusieurs années, le climat en Haïti a connu des changements significatifs. Mise à part les dégâts des catastrophes naturelles, le changement climatique a également des effets néfastes sur le secteur agricole haïtien. En conséquence, le rendement des cultures dans les régions agricoles du pays tend à diminuer à cause des périodes de croissance écourtée, hausse de température, cycle de précipitation aléatoire et d’autres facteurs dépendant du climat.
Port-au-Prince, 2 mai 2024.- Le phénomène du changement climatique a déjà affecté tous les secteurs, notamment l’agriculture. Avec une agriculture non mécanisée depuis toujours, les agriculteurs haïtiens en paient les frais.
Ces derniers font face à des changements de température, que ce soit la sécheresse sévère en saison sèche et de très fortes précipitations en saison pluvieuse, entraînant des impacts négatifs sur la production agricole.
Pierre Douby, entrepreneur agricole, agronome spécialisé en ressources naturelles et environnement, a exprimé ses préoccupations par rapport au phénomène du changement climatique qui affecte les plantations agricoles au niveau de Montagnac (2ème section communale de Dame-marie, Grand-Anse).
« Depuis environs trois ans, j’ai investi dans la culture maraîchère de concert avec d’autres agronomes au niveau de Montagnac (Dame-marie). A cause du changement climatique, on n’arrive pas à atteindre une production agricole suffisante pour répondre aux demandes des clients de nos marchés cibles. Par conséquent, il devient difficile d’établir un vrai calendrier cultural, les planteurs font face à des défis majeurs tels: la sécheresse et la variation climatique des saisons qui tendent à asphyxier la reproduction végétative des plantations agricoles », témoigne l’agronome.
D’autres facteurs clés ayant empêché le secteur agricole de renouer
À côté des manques de moyens logistiques et économiques, le secteur agricole haïtien fait face également aux mauvaises gestions intégrales de l’environnement. Ce qui fait qu’Haïti, par rapport à sa position géographique, est l’un des pays de la région caribéenne beaucoup plus exposé aux dangers des catastrophes naturelles telles que les ouragans, les tempêtes et les cyclones.
Jadis, pays riche en couverture végétale et forestière, Haïti est devenu l’un des pays les plus déboisés au monde, avec une couverture forestière de 1.5%. Le déforestation contribue à la dégradation du sol, à l’érosion, aux inondations et la diminution des ressources en eau.
L’abattage outrancier des arbres pour la cuisson dans les zones reculer du pays, constitue le plus grand facteur de déboisement. Une situation qui provoque des dommages considérables sur la production agricole en Haïti et réduit l’intérêt des agriculteurs d’investir à moyen et à long terme dans la culture agroforestière.
Selon le résultat du rapport de recherche de OXFAM HAÏTI en mars 2014, il est de plus en plus difficile d’obtenir de bon rendement dans le secteur agricole haïtien. Et ce, en raison d’une faible adaptation au changement climatique et la variation des conditions météorologiques; la dégradation des sols, et la perte du sol cultivable en raison de la déforestation, les inondations, l’érosion, et la faible capacité en agriculture de subsistance.
« À cause des pentes raides et des sols appauvris sur la majeur partie du territoire, Haïti a seulement 7 700km² de terre classée comme étant cultivable. Cependant, 11 900km² (1.2 millions hectares) sont effectivement exploitées. Ce qui signifie q’une quantité de terre non propice est en train d’être labourée », peut-on lire dans ce rapport de recherche.
À rappeler, l’administration de l’ex président Jovenel Moïse a procédé à l’inauguration de 7 centres de germoplasmes, implantés respectivement : à Camp-Perrin (sud), Fond des nègres(Nippes), Mafranc (Grand-Anse), Port-de-Paix ( Nord-Est), Quartier Morin (Nord), Ennery (Haut Artibonite), Petite-rivière de L’Artibonite (Bas l’Artibonite). Chaque centre est doté d’une capacité de 4.5 millions de plantules par année, soit 70% arbres forestiers et 30 % arbres fruitiers.
Donc, face aux menaces environnementales auxquelles Haïti est exposé actuellement, la mécanisation de l’agriculture et la réhabilitation de ces centres germoplasmes ne sont-ils pas envisageables, pour aider le secteur agricole haïtien à mieux s’adapter au changement climatique?
Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)