Les plus faibles, devenus des proies faciles de la « Révolution »
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Meurtres, incendies, balles perdues, scènes de pillage, ce sont les conséquences de la « révolution » prônée par la coalition de gangs « Viv Ansanm ». Affolée par une violence accrue de ces derniers, la population ne sait sur quel pied danser. L’objectif était clair : capturer les ministres du gouvernement ainsi que le commandant en chef de la police, empêcher le retour du premier ministre au pays et renverser le système actuel. 42 jours après, le bilan dit le contraire.
Port-au-Prince, le 10 Avril 2024.- Cela fait plusieurs semaines qu’il est impossible de circuler dans la capitale. Craignant d’être victimes des affrontements quotidiens entre la police et les membres de la coalition Viv Ansanm, des milliers de gens cessent complètement de vaquer à leurs activités habituelles.
Plusieurs villes de la région métropolitaine de Port-au-Prince subissent les assauts des bandes criminelles. Voulant déstabiliser l’État, ces dernières utilisent tous les moyens nécessaires pour l’affaiblir. Ainsi, la plupart des institutions sont immobilisées, d’autres sont soit assiégées pour mieux contrôler les bâtiments ciblés, soit déjà saccagées avant d’être incendiées. Les retombées de ces représailles vont à l’encontre des intérêts de la population.
Une révolution contre les plus faibles
Immigrés dans leur propre pays, les résidents des quartiers à proximité d’un commissariat ou d’une institution publique détiennent chacun leur kit de sauvetage, contenant les actes de naissance, les titres de propriété et d’autres pièces importantes. Au moindre envahissement, leurs maisons, boutiques et petites entreprises paieront le prix fort. Ils passeront sous les flammes des belligérants qui disent faire la révolution pour eux.
Le sort des personnes à mobilité réduite et des femmes enceintes est identique. À la merci de leur famille, elles ne sont pas exemptes de danger. Les malades succombent en raison de l’indisponibilité d’hôpitaux et de médicaments. Situé dans une zone déjà assiégée, l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti sert d’abri aux malfrats. Les actes de banditisme atteignent les plus vulnérables.
Une capitale déserte
Le transport en commun se fait rare. Terrifiées par la situation, les « madan sara » s’abstiennent de fouler la capitale. Les jours de la semaine se ressemblent à tel point qu’on arrive à peine à les différencier. Plus d’écoliers, d’universitaires ou d’employeurs dans les rues. Ils restent chez eux, par crainte pour leur vie
Hormis le fait d’une décentralisation forcée, le calvaire des réfugiés logés dans des établissements scolaires, suite aux différentes attaques dans divers quartiers, n’est pas prêt de s’estomper. Amplifiant la misère atroce des démunis, la « révolution » est passée à côté de ses objectifs réels. Enfoncés dans cette ambiance caverneuse, l’espoir d’une vie meilleure pour ces déshérités n’est pas pour demain.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bef Info (VBI)