Triste histoire d’une « madan sara » kidnappée depuis un mois
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Milène est séquestrée par des bandits armés depuis environ un mois. Sa mère décède et sa fille accouche en son absence. Malgré le versement d’une rançon de 250 mille gourdes, les kidnappeurs la gardent encore captive. Ses enfants n’en peuvent plus, ils en appellent à ce qui reste d’humanité des ravisseurs.
« Maman est malade. Elle souffre de rhumatisme. Elle n’a pas pris ses médicaments depuis plus de 22 jours », raconte une des filles de Milène. Larmes aux yeux, la demoiselle croit que sa mère va mourir si elle n’est pas relâchée. Milène a été kidnappée à Carrefour Marasa, en plaine, alors qu’elle revenait de Malpasse en compagnie de plusieurs autres «madan sara ».
Les ravisseurs réclamaient 2 millions 500 mille gourdes pour sa libération avant de descendre à 500 mille gourdes. Cependant, ses enfants n’avaient pu collecter que 250 mille. Toutefois, les malfrats n’ont pas libéré la victime exigeant 250 mille gourdes de plus.
Or, les enfants de Milène avaient déjà toutes les peines du monde à rassembler les 250 mille gourdes déjà versées. « Nous avons pris l’argent de notre loyer pour compléter la rançon », explique le fils de la victime soulignant qu’entretemps, sa sœur se trouvait sur le lit d’hôpital. « Elle a mis au monde un garçon. Le tout premier petit fils de maman, qui n’a même eu le privilège de jouir ce moment », se désole le jeune homme. Il avoue, le visage refermé, « qu’il aurait préféré mourir que de vivre cela ».
Enlevée depuis fin février, jusqu’à présent Milène est séquestrée par ses bourreaux dépourvus de toutes notions d’humanité et de bonté. Alors que sa famille, endettée jusqu’au cou, peine à rassembler les 250 mille gourdes exigées par les kidnappeurs, sa mère vient de rendre l’âme ce matin.
À croire qu’en Haïti, les personnes de conditions modestes, les déshéritées qui portaient déjà sur leur dos le fardeau d’une société déséquilibrée et injuste, doivent subir, avant de mourir dans le dénuement, toutes les atrocités possibles et imaginables.
Wandy CHARLES
VANT BEF INFO (VBI)
Triste histoire, j’espère qu’un jour on aura de très bonnes nouvelles de notre pays