Journée mondiale de la liberté de la Presse : La vérité est menacée, selon les Nations Unies
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Ce tableau est assez noir, c’est donc les messages exprimés ce mercredi par les dirigeants, les experts et les journalistes des Nations Unies. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a averti dans un message vidéo que « la vérité est menacée » par ceux qui cherchent à « brouiller les lignes entre le réel et la fiction, entre la science et la conspiration ».
Monde, le 3 mai 2023.- « La liberté de la presse est attaquée aux quatre coins du monde », a déclaré mardi le secrétaire général de l’ONU, fustigeant les attaques contre les journalistes et la désinformation. « Toutes nos libertés dépendent de la liberté de la presse… La liberté de la presse représente l’élément fondamental des droits de l’homme », a déclaré Antonio Guterres dans un message vidéo à la veille du 30e anniversaire de la Journée internationale de la liberté de la presse.
Lors d’un événement organisé par l’UNESCO au siège de l’ONU à New York pour marquer le 30e anniversaire de cette journée internationale, sa directrice générale, Audrey Azoulay, a également mis en garde contre les « défis » pour la presse.« Ces nouveaux défis auxquels sont confrontés les journalistes arrivent à un moment où nous avons plus que jamais besoin d’eux, car l’avancée de l’ère numérique change complètement le paysage de l’information », a déclaré Azoulay, avant de souligner le rôle fondamental d’une presse « professionnelle, libre et indépendante » pour « décrypter, dévoiler et décoder ».
Deux femmes distinguées cette année
Cette année, l’UNESCO a décerné son Prix Guillermo Cano pour la liberté de la presse à trois femmes journalistes emprisonnées en Iran pour avoir fait leur travail, Niloofar Hamedi, Elaheh Mohammadi et Narges Mohammadi.
« Aujourd’hui plus que jamais, il est important de rendre hommage à toutes les femmes journalistes qui sont empêchées de faire leur travail et qui font l’objet de menaces et d’attaques contre leur sécurité personnelle », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), dans un communiqué.
L’UNESCO a créé en 1997 son prix de la liberté de la presse du nom du journaliste colombien Guillermo Cano, assassiné en décembre 1986 devant la rédaction de son journal, El Espectador.
Le bilan n’est pas très encourageant pour les Amériques
La « perte des espaces démocratiques » dans les Amériques et la « situation précaire de pérennité et de viabilité » des médias dans la région marquent la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce mercredi 3 mai, selon un message diffusé la veille par Michael Greenspon, président de l’Association interaméricaine de la presse ( SIP ).
Selon Greenspon et sur la base des rapports sur la liberté de la presse dans la région, approuvés lors de la réunion semestrielle de l’ IAPA qui s’est achevée jeudi dernier, « le bilan n’est pas très encourageant ».
« Nos rapports pays par pays ont enregistré des centaines d’attaques contre des journalistes, dues dans de nombreux cas au climat d’insécurité publique générale, à la négligence de la police lors de la couverture de manifestations publiques, et aussi en raison de la progression du trafic de drogue dans des pays comme l’Argentine, Colombie, Équateur, Haïti, Mexique et Paraguay », a-t-il déclaré. Au cours des six derniers mois, a-t-il expliqué, 10 journalistes ont été assassinés, dont cinq en Haïti et les autres en Colombie, aux États-Unis, au Guatemala, au Honduras et au Paraguay.
Le 3 mai fut proclamée Journée mondiale de la liberté de la presse en 1993 par l’Assemblée générale des Nations Unies. L’organisation internationale organisera ce mercredi une conférence pour commémorer le 30e anniversaires.
Yves Manuel
VANT BEF INFO