Haïti/Agriculture: La culture du maïs pour combattre la faim, conseille « Mèt Fèy Vèt »
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L’un des responsables de l’Initiative « Kore Prodiksyon Lokal » (KPL), Harry Nicolas dit Mèt Fèy Vèt, opte pour une culture de maïs à grande échelle dans le cadre de la lutte contre la faim qui menace près de 6 millions d’haïtiens suivant plusieurs rapports dont ceux de l’ONU et du FAO. Dans une entrevue accordée à la rédaction de Vant Bèf Info, Mèt Fèy Vèt a vanté les capacités du maïs dont la récolte est prête dix semaines après l’ensemencement. C’est une option pour accélérer la lutte contre la faim, préconise Harry Nicolas.
Port-au-Prince, vendredi 14 avril 2023. – Mèt Fèy Vèt, de son vrai nom Harry Nicolas, continue de promouvoir la consommation de produits locaux.
L’initiateur du mouvement « Kore Prodiksyon Lokal » opte cette fois pour une plantation abondante de maïs dans le cadre de la lutte contre la faim qui menace près de la moitié de la population haïtienne.
Pourquoi le choix du maïs?
Le maïs est l’une des céréales qui offre sa récolte en un temps record, environ 10 semaines après l’ensemencement. Toutes les régions du pays ont la capacité de produire du maïs, selon les variétés, fait remarquer Mèt Fèy Vèt.
Les agriculteurs sont encouragés à planter du maïs durant les mois de mars, avril et mai, soutient le promoteur de la consommation locale.
C’est toute la population qui est invitée à cultiver le maïs, nous dit M. Nicolas, se référant à l’alerte lancée par l’ONU qui fait remarquer que près de 6 millions d’haïtiens risquent d’être frappés par une grande famine.
« C’est une grande bataille, nous pouvons anticiper comme des citoyens avisés » confie l’agriculteur.
Quid de la semence?
« La préparation de la semence est extrêmement importante. On coupe l’épi de maïs en trois morceaux, on garde le milieu. Cette partie renferme beaucoup plus de qualité pour la semence » informe Harry Nicolas.
Production et dérivée du maïs
Mèt Fèy Vèt a fait part de plusieurs variétés de produits à base du maïs dont Bougonnen, Jus de maïs, Tchaka, Chanm Chanm, Baignet, Acra de maïs, gratinée de maïs, gâteau de maïs…
Il dit travailler actuellement avec une boulangerie dans l’objectif de produire du pain à base de maïs et des bonbons salés et sucrés.
Quand aura-t-on des résultats concrets?
Mèt Fèy Vèt a donné l’exemple suivant en guise d’explication: si on plante 2 millions de livres de maïs, on peut obtenir 297 millions de livres de maïs comme. Imaginez les résultés pour 3 récoltes durant l’année !
La population pourra trouver un brin de satisfecit en consommant le maïs sous plusieurs formes. Ça peut aider à résoudre le problème de la faim, soutient-il.
Qui sont les supporteurs de ce mouvement?
Plusieurs structures, dont des organisations paysannes, ont rejoint cette campagne. Elles s’entraident dans la gestion de la semence, la transformation et l’emballage des produits dérivés de cette céréale. Elles s’imposent sur le marché en priorisant le marché local.
La plateforme « Kore Prodiksyon Lokal » souhaite placer le maïs à un prix abordable pour les petites bourses.
La Fondation Digicel et Star Link appuient également ce mouvement en termes de promotion et les étudiants à l’Université de Font Droit à Jacmel donnent leurs apports scientifiques, a-t-il dit, évoquant également le support de l’Organisation HADEV (Haitian American Devlopment).
C’est un projet qui s’étend sur une durée de 7 ans. Une année de campagne pour chaque produit, précise-t-il.
Il est vrai que beaucoup de paysans sont motivés à travailler la terre mais la recrudescence de l’insécurité frappe de plein fouet le secteur agricole.
Des gangsters envahissent certaines zones qui suscitent la peur et font fuir des agriculteurs notamment au niveau de Kenscoff, dans le département de l’ouest, et la Vallée de l’Artibonite dans le département du même nom.
Came Stefada Poulard
Vant Bèf Info (VBI)