Haïti/Société : La prison comme héritage, le cas du petit Jim, deux ans, interpelle
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Il n’a certes pas le statut de détenu mais le petit Jim (Nom d’emprunt) n’a jamais eu la chance de goûter à la liberté, deux ans après sa naissance. Sa seule faute, avoir une mère en détention préventive.
Cabarêt le 24 février 2023. Depuis qu’il est sorti du ventre de sa mère dans un hôpital public, le petit Jim, un nom d’emprunt, n’a eu comme demeure la prison civile de Cabarêt, dans l’ouest d’Haïti.
Ses premiers pas dans la vie, ses premiers mots, ses premières connaissances, bref son apprentissage de la civilisation, il le fait en prison alors qu’il n’a même pas encore l’âge de le comprendre.
Sa faute, est celle d’avoir eu comme mère, une jeune femme en détention préventive.
Des responsables de la prison affirment avoir tout tenté pour le sortir de cet environnement impropre à son développement, mais en vain.
Les proches de sa mère, dont une tente qui s’occupe déjà de trois de ses frères et sœurs aînés, refusent de l’accueillir, faute de moyens, disent-ils.
Le climat d’insécurité empêcherait les responsables de l’institut du bien-être social de venir le récupérer pour le placer dans une famille d’accueil ou dans un orphelinat, nous apprend un agent imbu du dossier.
Entre-temps, a l’instar de Mogli de la BD, le petit Jim grandit comme un détenu, sous les regards impuissants des responsables de la prison qui n’ignorent pas le fait qu’il soit exposé à toutes formes d’agression.
Ira-t-il un jour à l’école ? Connaitra-t-il un jour les joies de la liberté avant de comprendre son statut hérité de sa mère en détention ?
Combien de temps encore durera cette injustice quand on connaît les faiblesses du système judiciaire et le dysfonctionnement de certains tribunaux dont celui appelé à plancher sur son cas, ou plutôt sur celui de sa mère dont il a hérité son statut de prisonnier de fait?
Vant Bèf Info (VBI)