Haïti : Un rapport de l’Initiative de la société Civile révèle le manque de transparence dans la gestion du coronavirus
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Un ensemble d’organisations de protection des droits humains haïtiennes et étrangères ont évalué l’efficacité de l’action du gouvernement lors de la première vague du coronavirus, du 25 mars au 31 octobre 2020. Il s’avère que le manque de transparence dans la gestion des fonds saute au grand jour.
L’Initiative de la Société Civile(ISC), dirigée par le professeur Rosny Desroche, est de ces organisations qui avaient diligenté l’enquête. En effet l’institution s’est montrée dans l’ensemble assez modérément satisfaite des résultats de l’enquête réalisée.
« D’abord il faut reconnaitre que des efforts de transparence ont été consentis par l’Etat haïtien mais dans l’ensemble cela reste encore trop faible. Si le ministère des Finances s’est montré très ouvert et a démontré sa bonne organisation en produisant des bases de données complètes, d’autres institutions n’ont pas fait preuve de la même bonne volonté, ni du même souci d’efficacité », rapporte le professeur Desroches.
Le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) est mis en cause. Selon le responsable de l’ISC, le MSPP n’a pas transmis certaines données concernant la ventilation des équipements médicaux achetés en Chine, dans les différents centres de traitement du COVID, mais aussi les instances locales, comme les délégués qui ont rarement répondu aux sollicitations des enquêteurs.
Ce que l’ancien ministre de l’Education nationale juge inquiétant dans la mesure où la santé a reçu 68% des décaissements et où les responsables locaux ont eu à gérer la réponse au plus près des citoyens.
Par ailleurs, Rosny Desroche pointe du doigt des contradictions au niveau du système de contrôle des dépenses dans la mesure où, selon lui, la Commission nationale de passation des marchés publics et la Cour des comptes donnent souvent des verdicts contradictoires. A ce niveau, il prône un strict partage du contrôle entre ces deux institutions, la cour supérieure des comptes devant s’accentuer sur le contrôle à posteriori.
Malgré les efforts consentis par les autorités ces dernières années, que reconnait le professeur Desroche, une administration plus rigoureuse et plus performante aurait sans doute permis un meilleur rendement des deux milliards de gourdes décaissés par l’Etat pour faire face à la première vague du COVID, affirme le responsable de l’ISC.