Haiti: Après plus de 90 ans, Saint Jean du Sud n’a toujours pas d’infrastructures routières
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Élevée au rang de commune en 1929, Saint Jean du Sud vit une situation difficile depuis toujours . En effet, malgré les promesses faites par les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir, la situation s’est aggravée et la route devient un véritable calvaire pour les usagers . Pas même une zeste de travaux d’insfrastructures n’a été initiée, en dépit de différents voyages des plus hautes autorités du pays dans la commune. Situation lamentable de la route de Saint Jean du Sud, un dossier de la rédaction de Vant Bèf Info.
Port-au-Prince, le 16 avril 2021.- « Si vous vous rendez à Saint Jean, faites en sorte que la pluie ne tombe pas. Sinon vous risquez de rester là-bas pour un temps », tels sont les propos d’un jeune Saint Jeannais sur Facebook, à la veille la période pascale pour alerter ceux et celles qui voulaient d’y venir passer les fêtes de pâques.
Située à quelques kilomètres de la ville des Cayes, limitrophe de la commune de Torbec et de Port Salut, la commune de Saint Jean du Sud autrefois appelée Tronc de Porc, est la seule commune du département n’ayant pas de route, 92 ans après son élévation au rang de commune.
La route, objet de campagne électorale depuis des décennies
Des années passent, le calvaire des habitants de la commune de Saint Jean du Sud se poursuit. Les candidats lors des campagnes électorales font toujours de promesses. Certains ont fait de la route leur priorité. C’est le cas de Benoit Laguerre, trois fois élus député de la commune et Roland Boisrond, ancien député de la 48ème législature, rappelle Ranel Dupont.
Ils ne sont sont pas les seuls à rouler dans la farine le peuple Saint Jeannais.
La situation de Saint Jean s’est compliquée en période de pluies, la commune est désagréable, » regrette le secrétaire de Réactions Intelligente progressistes des Organisations du Sud( RIPOS). Une idée partagée par Clausel Romelus, qui rappelle l’opportunité ratée avec la coopération tawainaise, une initiative du député Roland Boisrond.
Pour sa part, Ronald Gilet, leader de la zone rappelle lui aussi les promesses faites par les plus hautes autorités communales , qui jusqu’à date, ne sont pas encore tenues.
« Il s’agit d’un manque de volonté de la part des dirigeants. La route de Saint Jean du Sud n’est jamais insérée dans le budget national », souligne Ronald Gilet natif de Moindre, troisième section communale de cette commune.
Le couple présidentiel a pris également des engagements
Jovenel Moïse en campagne électorale en 2016 avait annoncé la construction de la route de Saint Jean du Sud . La promesse allait être reprise lors de la visite de la première dame, Martine Moïse dans la commune.
Une source proche des plus hautes autorités locales confirme à notre rédaction que plus de 17 millions de gourdes ont été déjà décaissées alors que moins d’un kilomètre de route a été réalisé. Elle révèle que ces fonds destinés aux travaux de construction du tronçon Carrefour Joute / Plage Ozanana, soit 22 kilomètres , ont été utilisés à d’autres fins par les autorités régionales.
La première dame de la république d’Haïti Martine Moïse qui avait fait la promesse aux gens de la commune avait demandé au ministre des TPTC, Joisséus Nader, de visiter la ville et prendre en main le dossier. Certes , le ministre avait dit oui à la première dame, mais il ne s’ y est pas mis les pieds . Et le calvaire des Saint Jeannais (es) poursuit son chemin, avance la source.
Elle déplore plus loin le manque de solidarité des fils de la commune divisés autour de la question.
La caravane n’a pas donné les résultats escomptés
Des fils de Saint Jean racontent qu’en 2017, des matériels du Centre National des Équipements ( CNE) étaient remarqués sur la route. Le lancement des travaux de construction de la route tenue le 11 décembre 2017 n’était qu’un pretexte . Environ trois ans après la situation reste inchangée malgré les différents mouvements réalisés par des Jeunes de la commune, poursuit Ranel Dupont.
La responsable du TPTC dans le Sud,Teressa Marie Ordeline Altenord avait annoncé après les mouvements que tout allait se faire, s’il est vrai que les matériels étaient de retour, mais le travail n’est pas fait. Ils ont réalisé moins d’un kilomètre sur 22 soit de Careffour Joute à Marot. À ce sujet, Saint Jean a perdu une grosse opportunité, analyse Clausel Romélus.
La route un accroc au développement de la commune
« Route est un élément important dans le développement. Enclavée, la construction de la route devrait permettre le désenclavement de la commune. La route notre plus grand blocage. La construction facilitera des investissements et permettra également aux produits de la commune d’avoir une meilleure représentation, pense Ronald Gilet. À ce niveau, Jean Bertony Clermont, fils de Saint Jean croit que la route pourra aider la commune à sortir de sa situation économique précaire.
« Saint Jean fait partie des communes qui ne collectent pas 1000 000 gourdes par an. La route est l’un des indices de développement. Si la route est construite ça peut facilliter le développement touristique de la commune ce qui est déjà un atout exploiter à souligné le natif de Trichet.
Rappelons que le maire intérimaire de la commune, Joseph Estimé Dupont, lors d’une entrevue avec notre rédaction avait laissé entendre que le Ministère des Travaux Publics allait initier des travaux en vue de la construction de la route. Des mois après le mouvement entamé la situation reste inchangée. Des jeunes Saint Jeannais- es invitent le président de la République et la première dame à faire pression sur les autorités régionales du MTPTC en vue poursuivre les travaux.
Vant Bèf Info ( VBI)