Haïti : Des associations de Journalistes indignées contre la déclaration de Jovenel Moïse à l’égard des Journalistes
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Le Président Jovenel Moïse a déclaré, le lundi 22 février 2021, par-devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies que : « souvent des gangs se déguisent en manifestants et journalistes pour s’attaquer à des policiers en exercice de leur fonction « . Un tel propos est dénoncé et condamné par plusieurs Associations de Journalistes. Elles considèrent la déclaration de Jovenel Moïse comme une attaque contre les journalistes, la liberté de la presse et la liberté d’expression.
Port-au-Prince, le 23 février 2021.- Après les propos du Président Jovenel Moïse, le lundi 22 février 2021, par-devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, sur les journalistes, plusieurs Associations de Journalistes ont exprimé leur indignation.
Le Chef de l’État a déclaré en présence des représentants de plusieurs pays que : « …souvent des gangs se déguisent en manifestants et journalistes pour s’attaquer à des policiers en exercice de leur fonction « .
Cette déclaration de Jovenel Moïse met en colère des Associations de Journalistes.
L’Association des Journalistes Haïtiens (AJH) se dit choquée, scandalisée et indignée. L’AJH estime que le chef de l’État, lors de son intervention, a semé la confusion et fait l’amalgame autour du respect de la liberté de la presse, de la liberté d’expression en Haïti.
La Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ) et le Collectif des Médias en Ligne (CMEL) vont dans le même sens.
La SOFEHJ juge que par cette déclaration « le président Moïse se désiste de son rôle de garant des libertés fondamentales et du même coup, met en danger la vie des professionnelles professionnels de la presse ».
Pour sa part, le CMEL estime « qu’il y a lieu de s’interroger sur la provenance des consignes qu’avaient reçues les agents de maintien de l’ordre ayant brutalisé et même tiré sur des journalistes qui couvraient les mouvements de protestation dans le pays ces derniers jours ».
Par ailleurs, l’AJH rappelle que depuis plus de deux ans la corporation attend encore les résultats des enquêtes policières et judiciaires sur la disparition du photojournaliste Vladjimir Legagneur, le 14 mars 2018, l’assassinat du co-propriétaire de la Radio sans fin (RSF) Rospide Pétion, le 10 juin 2019 et l’assassinat du correspondant de la radio Méga à Hinche, Néhémie Joseph, le 10 octobre 2019.
« L’Association des journalistes haïtiens attend également que les policiers, auteurs des actes de brutalité et d’attaques contre les travailleurs de la presse lors des manifestations de rue, soient identifiés et déférés par devant la justice ».
Et, L’AJH poursuit en ses termes : « . Par ces graves propos, le Chef de l’État justifie et assume tous les actes de brutalité orchestrés par des policiers contre les travailleurs de la presse. Jovenel Moïse a, du même coup, exposé les journalistes à toutes formes d’attaque et d’agression, regrette l’AJH.
Vant Bèf Info (VBI)