Haïti / Justice Gracié par le président Moïse, Dérilus Sénat ne sera pas libéré
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Le détenu Dérilus Sénat, qui avait bénéficié de la grâce présidentielle, ne sera pas libéré. Tout au moins dans l’immédiat. Le commissaire du gouvernement de Mirebalais demande à l’administration pénitentiaire de sursoir, jusqu’à nouvel ordre, à la libération du prévenu qui était en attente de jugement pour le meurtre de son fils.
Mirebalais, le 1er juillet 2020. Dérilus Sénat est détenu pour son implication présumée dans le meurtre, en 2018, de son fils à coups de machette (une arme blanche).
Alors qu’il est en attente de jugement, son nom Sénat figurait sur la liste des 51 personnes qui sont appelées à être libérées par la grâce présidentielle dans la juridiction de Mirebalais.
Selon le commissaire du gouvernement de ce ressort, Me Elioné Saint-Fleur, Dérilus Sénat était sur la liste des graciés parce qu’il était jugé en situation sanitaire précaire.
Il parait que son dossier n’aurait pas été correctement épluché car, c’est suite à une alerte d’un journaliste, que le chef du parquet a admis qu’il s’est penché sur le dossier pour confirmer que c’était un détenu, qui avait commis un crime odieux et qui était attente de jugement.
Aussi, dit-il, j’ai contacté la Direction des Affaires Judiciaires (DAJ) du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) pour l’informer de cette situation et demandé à l’administration pénitentiaire de sursoir, jusqu’à nouvelle ordre, à sa remise en liberté.
Il faut dire que plusieurs organisations de droits humains, y compris l’Office de la Protection du Citoyen (OPC, Organe étatique de défense des droits humains) avaient alerté l’opinion sur les « irrégularités » entourant le processus ayant abouti à la grâce de 415 détenus par le chef de l’état, Jovenel Moïse.
Une liste qui, dénonce l’OPC, comprend une dizaine de criminels notoires et des prisonniers en attente de jugement, des catégories non éligibles à la grâce présidentielle, selon la législation haïtienne.
Le ministre de la justice, Me Lucmane Délile, a nié toute responsabilité de la présidence, annonçant des sanctions et des poursuites contre tout fonctionnaire qui aurait facilité la libération des détenus qui n’auraient pas dû bénéficier de la grâce du président.
Vant Bef Info (VBI)