Haiti/Migration : les cicatrices de 1937 encore présentes à la frontière haïtiano-dominicaine
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Dans une étude conduite par le journaliste dominicain David Marcial Pérez, il est démontré que le massacre de milliers d’Haïtiens dans les années 30 plane toujours sur Dajabón, le plus grand passage frontalier entre Haïti et la République Dominicaine.
Dajabon, le vendredi 5 juillet 2019.- Dans le cadre de cette étude intitulée ; « Cicatrices de una frontera sangrienta » ( les cicatrices d’une frontière ensanglantée, en français), présentée à Dajabon, province frontalière du nord de la république dominicaine, le jeudi 5 juillet 2019 , David Marcial Pérez, a passé en revue les événements ayant marqué cette période de 1937 dont l’existence de centaines de cadavres flottant sur la rivière qui sépare les deux pays, teintant l’eau en rouge.
Le journaliste a aussi rappelé que le nom de la « Rivière Massacre » qu’on donne aujourd’hui à ce cours d’eau servant de frontière entre les deux pays vient bien avant Trujillo, mais son baptême vient aussi du sang.
Car, Depuis la fin du XVIIème siècle qu’elle était devenue la frontière naturelle entre les deux colonies, les Français l’appellent ainsi en raison des combats sanglants entre les troupes espagnoles et les voleurs de vaches et de cochons, les soi-disant flibustiers, a précisé le journaliste dominicain.
Il a mis aussi l’accent sur le fait que le massacre de 1937 a définitivement fixé les limites territoriales entre voisins. Et, cette coupure, comme on l’appelait, inaugurait la frontière comme un fait politique, a expliqué Wilfredo Lozano, sociologue et professeur à l’Université Autonome de Santo Domingo, cité dans ladite étude.
« Avant, il n’y avait pas de frontière, tout le monde allait d’un endroit à un autre sans problème. Après 1937 plus personne ne peut agir de cette manière-là. Beaucoup sont partis et les soldats étaient comme mon grand-père, mais personne ne peut passer la frontière comme bon lui semble », se souvient Nancy, 67 ans, citée dans l’étude.
« Je me sens endettée pour ce problème. Les Haïtiens sont des êtres humains comme nous. » a conclu Nancy qui préside aujourd’hui une association de lutte contre le trafic d’enfants.
Vant Bèf Info (VBI)