Haïti-crise : L’organisation Éveil du Grand Sud lance un appel à la solidarité internationale

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Dans une lettre ouverte adressée aux associations humanitaires et aux organisations de défense des droits humains du monde entier, l’organisation Éveil du Grand Sud en Haïti lance un appel urgent à la solidarité internationale en faveur du peuple haïtien, qui traverse l’une des crises les plus graves de son histoire récente.

Port-au-Prince, le lundi 24 février 2025 – Selon cette organisation, Haïti a été fragilisé par un braquage illégitime, suivi des interventions étrangères avec une élite corrompue et rétrograde.

L’organisation Éveil du Grand Sud en Haïti souligne que depuis plus d’une décennie, le pays est plongé dans une spirale de violence orchestrée par des gangs armés agissant en toute impunité. Cette insécurité généralisée touche notamment les zones productrices de produits alimentaires, telles que la Plaine du Cul-de-Sac, la Plaine de l’Arcahaie, Cabaret, toutes situées dans le département l’ouest et une partie de  l’Artibonite.

Sous le regard complice des autorités, la population voit son quotidien bouleversé par des enlèvements, des actes de tortures, des exécutions sommaires, des pillages et des incendies de leurs habitations. Des quartiers entiers sont vidés de leurs habitants, contraints de fuir pour échapper à la mort.

L’organisation rappelle que plus de 1 250 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, abandonnant tout derrière elles, tandis que les gangs armés occupent des villes entières, semant la peur et la destruction. Ces criminels ont tout incendié sur leur passage, et même les écoles et les centres religieux n’ont pas été épargnés. Le pays est isolé, coupé du reste du monde. L’aéroport de Port-au-Prince est fermé et n’accueille aucun vol international depuis près de six mois. Le Grand Sud est coupé du reste du pays depuis plus de trois ans.

Face à cette situation alarmante, les autorités concernées semblent impuissantes et les forces de l’ordre sont dépassées par les événements. La communauté internationale, quant à elle, s’est montrée très active à travers les réunions du Conseil de sécurité des Nations Unies et la mobilisation de la CARICOM, mais cela pour imposer à nouveau un système de gouvernance unique au monde avec sept « présidents », tous en poste en permanence mais représentant la République chacun à leur tour tous les six mois.

Un appel du peuple haïtien aux autres peuples

Les 61 communes du Grand Sud ont proclamé un manifeste pour l’autonomie, appelant à une prise en charge locale de leur sécurité et de leur développement. Mais elles ne peuvent y parvenir seules. Quelle que soit votre organisation locale, régionale ou nationale, aidez-nous à faire connaître notre cause, a appelé l’organisation. 

Dans ce monde tourmenté, les médias nous oublient, ils ne parlent que des horreurs des gangs. Ils ne relatent pratiquement jamais notre lutte, nos besoins d’appui pour le développement des populations à la base qui, pourtant, font que ce pays est encore debout et qui luttent chaque jour pour leur survie, leur accès aux besoins fondamentaux que sont la nourriture, la santé, l’éducation et la possibilité d’entreprendre pour vivre dans la dignité, a-t-elle poursuivi. 

L’organisation exige :

• une couverture médiatique renforcée de la crise haïtienne afin de briser le silence et de sensibiliser l’opinion publique mondiale,
• une intervention humanitaire massive et décentralisée pour venir en aide aux déplacés et aux populations en détresse,
• un soutien international effectif et efficace pour rétablir la sécurité dans les zones contrôlées par les gangs, mais aussi, dès maintenant, un appui pour permettre aux régions comme celle du Grand Sud de construire rapidement leur propre dispositif de sécurité, avec les populations concernées, afin d’éviter l’intrusion des gangs et de permettre au peuple haïtien de vivre dans la dignité et la tranquillité.

Haïti, qui a marqué l’histoire en devenant la première république noire libre, qui a inspiré et appuyé tant de peuples à travers le monde dans leur lutte pour la liberté (Colombie, Venezuela, Grèce, Israël, etc.), est aujourd’hui abandonnée dans cette tragédie humanitaire. Nous appelons toutes les organisations humanitaires, les défenseurs des droits humains, les peuples du monde entier, les médias internationaux et les gouvernements étrangers à agir avant qu’il ne soit trop tard.

Likenton JOSEPH  

Vant Bèf Info (VBI)