Pluies diluviennes à Port-de-Paix : une ville en détresse, des autorités silencieuses
Getting your Trinity Audio player ready...
|
La nuit du 22 décembre restera gravée dans les mémoires des habitants de Port-de-Paix. Des pluies torrentielles ont ravagé la ville, causant des inondations meurtrières et laissant derrière elles un tableau de désolation. Le bilan provisoire fait état de quatre morts et de plusieurs disparus, tandis que des centaines de familles se retrouvent sans abri ni ressources essentielles.
Port-de-Paix, lundi 23 décembre 2024
Un drame humain dans l’indifférence
Les quartiers les plus touchés, notamment la commune de Capois-La-Mort, ont vu leurs rues transformer en torrents furieux. Les maisons, les commerces, et même les rares infrastructures locales ont été submergés. Les habitants, pris au dépourvu par la soudaineté des intempéries, décrivent une nuit de terreur où l’eau montante ne laissait aucune chance de fuite.
Pourtant, face à cette catastrophe, l’absence de réponse des autorités est criante. Les sinistrés sont livrés à eux-mêmes, cherchant désespérément de l’aide dans une situation où chaque minute compte.
Des annonces sans lendemain
Le gouvernement a promis une aide d’urgence de plus d’un milliard de gourdes pour soutenir les populations affectées. Mais, sur le terrain, cette promesse reste un mirage. Aucune mobilisation tangible n’a été observée, et les secours se font attendre.
Pendant ce temps, les besoins urgents s’accumulent : abris temporaires, nourriture, eau potable et soins médicaux. On nous parle de plans d’intervention, mais ici, c’est chacun pour soi. Nous n’avons vu personne venir nous aider , déplore un habitant de l’un des quartiers touchés.
Une gestion des catastrophes sous la loupe
Cette tragédie met une fois6 de plus en lumière la fragilité des dispositifs de gestion des catastrophes naturelles en Haïti. Malgré des années de promesses de renforcement des infrastructures et des capacités de réponse, les événements récents témoignent d’un système inadéquat et d’un manque cruel de préparation.
Pour de nombreux habitants, la colère monte face à ce qu’ils perçoivent comme un abandon. Où sont nos élus ? Où est l’État quand nous avons le plus besoin de lui ? s’interroge une commerçante ayant tout perdu dans les inondations.
Appel à la solidarité
Alors que Port-de-Paix peine à se relever les habitants lancent un appel à la solidarité nationale et internationale. Des initiatives communautaires émergent pour venir en aide aux sinistrés, mais elles restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins.
Ce drame illustre une fois encore l’urgence de repenser les politiques de gestion des risques en Haïti. Pour les familles endeuillées et les survivants, la priorité reste d’obtenir une réponse rapide et efficace pour surmonter cette épreuve.
Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)