Un entrepreneur haïtien plaide pour un juge de la Cour de Cassation à la tête de la transition
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Huit mois après l’entrée en fonction du Conseil présidentiel de transition (CPT), la formule actuelle associant le CPT et la Primature est de plus en plus décriée. Pour Walson Sanon influent entrepreneur et leader du mouvement politique Anfòs pou Ayiti, ce modèle complexe et inefficace ne répond pas aux attentes des citoyens et doit être repensé.
Port-au-Prince, mardi17 décembre 2024
Dans une analyse incisive, M. Sanon souligne que les relations conflictuelles entre les Conseillers du CPT et les secteurs qui les ont désignés illustrent une fracture profonde qui compromet la gestion de la transition. Les tensions internes et l’absence de coordination fragilisent toute action significative pour sortir le pays de l’impasse actuelle, a-t-il déclaré.
Une transition à la dérive
Huit mois après son lancement, le CPT peine à répondre aux priorités nationales. L’insécurité galopante, notamment la menace des gangs armés, demeure une source d’angoisse majeure pour la population. Parallèlement, les dossiers cruciaux tels que la révision constitutionnelle et l’organisation d’élections libres et inclusives semblent relégués au second plan.
La formule actuelle a démontré ses limites. Elle ne fait qu’accentuer les luttes de pouvoir et privilégier des intérêts claniques au détriment des citoyens , fustige Walson Sanon.
Une alternative par la Cour de Cassation
Face à l’échec du schéma CPT/Primature M. Sanon propose un changement radical , confier la présidence de la transition à un juge de la Cour de Cassation et désigner un Premier ministre issu des secteurs organisés de la société civile. Selon lui, cette solution soutenue par la CARICOM et les autres parties prenantes, pourrait offrir une alternative plus crédible pour remettre Haïti sur la voie de la stabilité et des élections.
Il est temps d’arrêter de persister dans l’erreur. Nous avons besoin d’un modèle de transition qui place les citoyens au cœur de ses priorités , a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI).
Le leader du mouvement Anfòs pou Ayiti invite donc les acteurs de la crise à revoir leurs stratégies et à privilégier une approche centrée sur le renforcement des institutions. Il est impératif que la Cour de Cassation devienne un acteur clé dans la gestion de cette transition, conclut-t-il.
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info (VBI)