« Wilza AGENOR, la femme d’un policier abattu qui a dû fuir pour rester en vie

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Lorsque, le 20 février 2005, le policier Carigène Versailles a été attaqué par des bandits puis a succombé à ses blessures à l’hôpital, il laissait derrière lui une épouse dévastée et trois jeunes enfants âgés de 13, 7 et 4 ans. « C’était le pilier de notre famille », confiait Wilza AGENOR, la veuve de l’agent, encore bouleversée des années plus tard. Son assassinat, survenu à quelques pas de leur maison, a marqué le début d’un cauchemar sans fin.

Delmas, le 28 Décembre 2018. La perte de son mari n’était que le début. Dans les mois et années qui ont suivi, Wilza AGENOR a été la cible de multiples menaces, d’intimidations et d’agressions.

« Je recevais continuellement des messages anonymes me menaçant, moi et mes enfants », racontait-elle lors d’un entretien accordé à notre rédaction. « Si les bandits ont pu tuer un policier en uniforme devant sa maison, pourquoi m’épargneraient-ils, moi, une simple femme, veuve et vulnérable ? »


Cette peur constante a fini par la contraindre à vivre séparée de ses enfants, même alors qu’elle était encore en Haïti. « Je ne pouvais plus vivre avec eux. Je devais les cacher chez des proches. On m’avait déjà prise pour cible à plusieurs reprises. » Le climat de terreur devenait insupportable.


Son mari, reconnu pour son courage dans la lutte contre les gangs armés, semblait être devenu une malédiction pour sa famille. « Je ne pensais pas qu’après l’avoir tué, ils s’acharneraient sur nous. Je croyais que ça s’arrêterait là… mais non », confia-t-elle, les yeux embués de larmes.


Face à l’intensification des menaces, Wilza AGENOR n’a eu d’autre choix que d’envisager son départ. « Ce n’était pas un départ volontaire. J’étais poussée dehors, pour sauver ma vie. Je partais la mort dans l’âme, en laissant mes enfants derrière moi, déjà privés de leur père. »


L’année 2018 a été marquée par une aggravation de la crise politique et sécuritaire en Haïti.

Des manifestations violentes contre la corruption, des blocages de routes, et des affrontements entre forces de l’ordre et groupes armés ont provoqué une paralysie de la vie quotidienne.

Des quartiers comme La Saline ont été le théâtre de massacres, notamment celui du 13 novembre 2018, où plusieurs civils ont été tués. Ces événements ont confirmé que le pays devenait de plus en plus instable et dangereux.


Le cas de Wilza AGENOR illustre la vulnérabilité extrême de nombreuses familles haïtiennes dont un proche a servi dans les forces de l’ordre.

Menacée à plusieurs reprises, isolée, et marquée par la violence subie, elle se trouve aujourd’hui dans une situation critique. Sa vie est toujours en danger, et elle a un besoin urgent de protection. Les autorités doivent prendre conscience de la gravité de son cas et agir pour assurer sa sécurité.

Vant Bèf Info (VBI)

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