Washington réduit son aide à la santé mondiale : une décision aux conséquences graves

Getting your Trinity Audio player ready...

L’administration Trump a décidé de mettre fin au financement américain pour Gavi, l’organisation qui facilite l’achat de vaccins essentiels pour les enfants des pays en développement. Cette décision menace des millions de vies et s’accompagne d’une réduction significative du soutien à la lutte contre le paludisme, l’une des principales causes de mortalité dans le monde.

Parallèlement, certains programmes d’aide, comme la distribution de médicaments contre le VIH et la tuberculose, ainsi que l’assistance alimentaire aux pays en guerre ou touchés par des catastrophes naturelles, seront maintenus.

Ces décisions figurent dans un document de 281 pages que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a transmis au Congrès. Le New York Times a obtenu une copie de ce document, qui expose l’ampleur du désengagement américain dans l’aide internationale après un demi-siècle d’engagement.

Une réduction massive des financements

La lettre d’accompagnement révèle l’ampleur des coupes budgétaires : USAID voit son budget drastiquement réduit, ne conservant que 869 employés sur plus de 6 000. Au total, l’administration a décidé de maintenir 898 programmes et d’en supprimer 5 341. Les fonds restants, estimés à 78 milliards de dollars, incluent seulement 8,3 milliards de fonds non alloués. Ce montant, couvrant des projets s’étalant sur plusieurs années, contraste avec les 40 milliards de dollars dépensés annuellement par le passé.

Un porte-parole du département d’État a confirmé l’authenticité de la liste des programmes supprimés. Selon lui, chaque projet a été évalué en fonction des priorités de l’agence et de l’administration. Les coupes ont été décidées par le secrétaire d’État, Marco Rubio, lorsqu’un programme était jugé « incompatible avec l’intérêt national ou les priorités politiques de l’agence ».

Cependant, la légalité de ces suppressions reste incertaine. Le financement de certains programmes de santé, comme la lutte contre le VIH ou la vaccination, étant attribué par le Congrès, l’administration pourrait ne pas avoir le pouvoir de les annuler unilatéralement. Plusieurs recours en justice contestent actuellement ces décisions.

Des conséquences alarmantes

Parmi les programmes supprimés, figure le financement de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui surveille les maladies animales transmissibles à l’homme, comme la grippe aviaire, dans 49 pays. Plusieurs initiatives de lutte contre le paludisme, l’ une des principales causes de mortalité infantile, sont également touchées.

Dr Austin Demby, ministre de la Santé de la Sierra Leone, a exprimé son inquiétude face à l’arrêt du soutien à Gavi. « Je suis choqué et perturbé », a-t-il déclaré, soulignant que cette décision aurait des répercussions mondiales.

« Ce n’est pas qu’une simple décision administrative, il y a des vies en jeu. La sécurité sanitaire mondiale est en danger », a-t-il averti. « Soutenir Gavi en Sierra Leone ne concerne pas seulement notre pays, mais l’ensemble de la région et du monde. »

En plus des campagnes de vaccination de routine, la Sierra Leone lutte actuellement contre une épidémie de mpox. Gavi fournit des vaccins et un soutien logistique essentiel pour la distribution. L’arrêt de ces financements pourrait compromettre les efforts de lutte contre cette maladie et d’autres crises sanitaires émergentes.

Avec ces réductions drastiques, les experts redoutent un recul majeur dans la lutte contre les maladies infectieuses et l’accès aux soins dans les pays les plus vulnérables.

Yves Manuel

Vant Bèf Info

Avec New York Times

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *