Violences en Haïti : 1379 victimes en trois mois selon le Binuh
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Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) a présenté le bilan des actes de violences enregistrées dans le pays durant le 2e trimestre de l’année en cours (du 1er au 30 juin). Selon les chiffres dont dispose le Binuh, pas moins de 1379 personnes ont été tuées ou blessées et 428 autres enlevées.
Port-au-Prince, le 30 juillet 2024. Le Binuh souligne que ce bilan traduit une baisse de 45% des meurtres et blessures par balles et une baisse de 2% des enlèvements par rapport au dernier trimestre.
Il soutient que 88% des cas de personnes tuées et blessées ont été documentés dans le département de l’Ouest, 73% des enlèvements l’ont été dans le département de l’Artibonite.
Le Binuh fait aussi état d’une augmentation des cas des viols et d’autres violences basées sur le genre dans plusieurs quartiers sous contrôle des gangs et dans les sites de personnes déplacées.
Pas moins de 40 victimes de viol ont été enregistrées quotidiennement par des prestataires de service dans certains quartiers de la capitale.
Les enfants continuent d’être tués et blessés lors d’attaques de gangs et d’opérations de police et d’être recrutés au sein des gangs et de groupes « d’autodéfense », souligne le rapport.
Le Binuh recommande à la communauté internationale de maintenir Haïti sur l’agenda international et d’accélérer le déploiement complet de la Mission multinationale d’appui à la sécurité. La communauté internationale doit aussi mettre à jour la liste des personnes et entités soumises à des sanctions, estime le Binuh.
Aux États de la région, le Binuh leur demande de renforcer et d’accroître les inspections des cargaisons à destination d’Haïti sur leur territoire.
Pour ce qui est du gouvernement, il est appelé à établir, avec le soutien de la communauté internationale, des pôles judiciaires spécialisés pour lutter contre les crimes de masse, y compris les violences sexuelles, et les crimes de corruption.
Le gouvernement doit aussi résoudre, en urgence, la crise humanitaire qui prévaut dans les prisons en Haïti. Il est aussi appelé à mettre en place un programme de réhabilitation et de réinsertion des mineurs impliqués dans les gangs.
Il faut aussi que le gouvernement prenne des mesures de nature à renforcer la disponibilité, l’accessibilité et la qualité des systèmes de soins médicaux et psychosociaux pour les survivants et survivantes de violences sexuelles, et renforcer les capacités et la sensibilisation de la police et du système judiciaire pour lutter contre l’impunité des violences sexuelles et la stigmatisation des victimes.
Vant Bèf Info (VBI)