Vers un accord entre le gouvernement et la PNH pour l’utilisation de drones kamikazes

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Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire en Haïti, tout en soulevant de graves irrégularités administratives au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Invité à l’émission Panel Magik ce mercredi, il a révélé qu’un accord aurait été trouvé entre le pouvoir exécutif et la PNH pour autoriser l’utilisation de drones kamikazes dans les opérations contre les groupes armés.

Selon Pierre Espérance, cette nouvelle stratégie militaire pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre les gangs. Il estime que les drones kamikazes, déjà utilisés dans plusieurs conflits à travers le monde, pourraient améliorer significativement l’efficacité des forces de l’ordre sur le terrain.

Lors de cette intervention, le militant des droits humains a également évoqué la possibilité que les États-Unis classent les gangs haïtiens comme des organisations terroristes. Une telle désignation, selon lui, forcerait la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) à évoluer vers une véritable force antiterroriste, dotée d’unités spécialisées et de moyens accrus pour intervenir sur le territoire.

Pierre Espérance n’a pas mâché ses mots concernant la gestion des finances de la PNH. Il a dénoncé l’absence totale de contrôle sur les dépenses de l’institution, mettant en lumière un vaste scandale de passation de marchés publics dans le secteur de la restauration des policiers. D’après lui, un seul fournisseur aurait raflé huit des onze lots disponibles, en dépit des protestations de concurrents et en totale opacité.

Par ailleurs, il a annoncé la publication prochaine d’un rapport du regroupement Ensemble contre la corruption (ECC), dévoilant un cas de corruption à grande échelle. Il n’a cependant pas révélé les détails de ce rapport, se contentant d’annoncer son arrivée imminente.

Le directeur exécutif du RNDDH a également remis en question le chiffre officiel de 12 000 policiers dans les rangs de la PNH. Sans donner de chiffre exact, il a laissé entendre que l’effectif réel serait bien en dessous, préférant ne pas alarmer la population avec des données précises.

Enfin, Pierre Espérance a sévèrement critiqué le leadership du directeur général de la PNH, Rameau Normil. Il l’accuse notamment d’inaction face à l’expansion territoriale des gangs, de silence face aux menaces connues, et de mesures administratives inefficaces, comme certaines réaffectations de cadres sans impact sur le terrain. Il a toutefois salué les récentes arrestations de figures jusque-là considérées comme intouchables, dont Magalie Habitant et Prophane Victor, tous deux soupçonnés d’être de mèche avec les réseaux criminels qui font leur beurre dans une économie criminelle.

Judelor Louis Charles

VANT BÈF INFO (VBI)