Une République de « Tèt Pa Dwat », au bord de la folie collective ?

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Par Wandy CHARLES

En Haïti, les actes des bandits armés défient l’entendement. Ces individus, souvent sous l’effet de substances hallucinogènes comme la marijuana, le « Florida chauffé » ou l’alcool consommé à profusion, se transforment en véritables forcenés. Ils tuent sans distinction, frappant aussi bien les enfants que les vieillards et les femmes enceintes. Leur cruauté dépasse l’imaginable : maltraitances, tortures, atrocités inimaginables.

Cette semaine encore, l’enlèvement d’une professionnelle de santé, martyrisée et humiliée, a soulevé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Ces scènes, dignes des pires cauchemars, révèlent une société gangrenée par une violence aveugle et des comportements de plus en plus déshumanisés. Les victimes ne se comptent plus ; elles incarnent la souffrance d’une population à bout de souffle, abandonnée à son sort.

Face à cette barbarie, la réponse populaire prend des allures d’explosion. Le phénomène du « Bwa Kale » illustre ce désespoir collectif, où des citoyens exaspérés par la lenteur de l’État s’organisent pour se faire justice eux-mêmes. Ce mouvement, aussi brutal qu’il puisse paraître, est une forme de thérapie sociale face à un vide sécuritaire qui perdure.

Mais que signifie ce cycle infernal ? N’est-ce pas le reflet d’un pays malade, où la folie semble s’être emparée des cœurs et des esprits ? Une « République de dérangés », où déséquilibre mental et désespoir collectif cohabitent dans un cercle vicieux.
Les experts en santé mentale, en sociologie et en criminologie doivent impérativement se pencher sur cette dérive. Il ne s’agit pas uniquement de réprimer ou de punir, mais de comprendre les racines de cette violence systémique et d’apporter des solutions adaptées.

Le silence ou l’inaction face à cette réalité est une forme d’acceptation de l’horreur. Un sursaut est impératif. Il faut une prise de conscience collective et de mesures concrètes pour enrayer cette spirale de destruction. Car, au-delà de la manipulation d’armes de guerre et de la consommation outrancière de substances psychotropes, c’est l’âme même de la République qui est en péril. Ne sommes-nous pas en train de vivre une folie collective ? Un pays de « Tèt Pa Dwat » a tous les niveaux.

Vant Bef Info (VBI)

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