Une journée pour la jeunesse en dépit de ses péripéties
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Célébrée le 12 août de chaque année, la Journée internationale de la jeunesse est l’occasion de réfléchir sur les défis auxquels sont confrontés les jeunes. En Haïti, cette journée revêt une importance particulière, mettant en lumière des problèmes persistants et le manque d’opportunités offertes aux jeunes.
Port-au-Prince, le 12 août 2024.- Composée d’une population dont plus de la moitié a moins de 25 ans, cette jeunesse dynamique représente une force potentielle pour le développement économique et social du pays. Cependant, elle est largement sous-utilisée. Les jeunes haïtiens sont confrontés à de multiples obstacles qui limitent leur accès à des opportunités de formation, d’emploi et de participation civique.
Un accès limité à l’éducation
L’accès à l’éducation de qualité reste un défi majeur pour les jeunes. Bien que des efforts soient réalisés chaque année, de nombreux jeunes ne parviennent pas à compléter leur scolarité, souvent en raison de la pauvreté, des infrastructures éducatives inadéquates, et du manque d’enseignants qualifiés.
Ceux qui parviennent à boucler leurs études se heurtent, par la suite, à un manque de formations techniques et professionnelles, essentielles pour entrer sur le marché du travail.
Un marché du travail saturé et informel
Le marché du travail en Haïti est caractérisé par un taux de chômage élevé et une forte prédominance du secteur informel. Même ceux qui ont réussi à obtenir un diplôme ont souvent du mal à trouver un emploi stable et bien rémunéré.
« Le seul travail que j’ai eu dans ma vie qui m’a permis d’avancer était dans une ONG. À peine embauché comme chauffeur, ils ont décidé de plier bagages », confie Julien Dupervil, un ancien chauffeur de l’ONG « Médecins sans frontières.
Cette situation pousse de nombreux jeunes à s’engager dans des activités informelles ou à envisager l’émigration comme seule alternative pour un avenir meilleur.
Des initiatives insuffisantes
Bien que le gouvernement et diverses organisations internationales aient mis en place des programmes pour soutenir les jeunes, ils sont souvent insuffisants et mal coordonnés. Les jeunes se sentent souvent marginalisés et peu soutenus dans leurs aspirations.
On peut prendre comme exemple, les programmes de formation professionnelle qui sont souvent inaccessibles pour ceux qui en ont le plus besoin, et les opportunités de financement pour les jeunes entrepreneurs qui sont très rares.
Conséquences d’une jeunesse délaissée
Le manque d’opportunités pour les jeunes haïtiens a des répercussions graves sur la société dans son ensemble. La frustration et le désespoir mènent à une augmentation de la délinquance juvénile, une participation accrue dans des activités illégales et un engagement dans des mouvements de protestation.
De plus, la migration des jeunes vers d’autres pays prive Haïti de ses talents et de son potentiel de développement.
Vers une mobilisation pour l’avenir
Investir dans la jeunesse haïtienne, c’est investir dans l’avenir du pays. Offrir des opportunités aux jeunes, c’est leur permettre de devenir des acteurs du changement, capables de transformer les défis auxquels ils sont confrontés en leviers pour un développement durable et inclusif.
La Journée internationale de la jeunesse en Haïti doit être un appel à l’action pour les autorités, les organisations de la société civile, et la communauté internationale.
Il est impératif de créer un environnement où les jeunes peuvent accéder à des formations de qualité, trouver des emplois décents et participer activement à la vie politique et sociale du pays.
Il est à rappeler que d’autres pays en voie de développement ont investi dans la jeunesse.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)