Une enfance volée : l’appel au secours de « Zanmi Timoun »

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Alors que les gangs continuent d’imposer leur loi dans la capitale haïtienne et ses environs, la Fondation « Zanmi Timoun » dénonce l’inaction de l’État face à la multiplication des atteintes graves aux droits des enfants. Des écoles détruites, des élèves livrés à eux-mêmes, des enfants enrôlés de force : le tableau est sombre, et la fondation tire la sonnette d’alarme.

Port-au-Prince, vendredi 4 avril 2025 – Depuis le début de l’année, près de 200 000 enfants sont empêchés d’aller à l’école. En janvier 2025 seulement, 47 établissements scolaires ont été détruits par des groupes armés à Port-au-Prince, s’ajoutant aux 284 écoles ciblées en 2024. La capitale, mais aussi des zones comme l’Artibonite, sont particulièrement touchées. L’éducation, pilier de toute société, s’effondre sous les balles, au vu et au su des autorités.

Outre la fermeture des écoles, la Fondation alerte sur une hausse alarmante des violences sexuelles contre les enfants, avec une augmentation de 1 000 % entre 2023 et 2024. Parallèlement, le recrutement forcé par les gangs a bondi de 70 %. Les enfants sont utilisés comme guetteurs, combattants ou encore victimes d’exploitation sexuelle. Une tragédie silencieuse, dans un pays déjà en proie à une crise humanitaire profonde.

Pour la Fondation « Zanmi Timoun », l’heure n’est plus aux discours. Elle réclame des mesures urgentes et concrètes : sécurisation des écoles, soutien aux familles vulnérables, mécanismes de protection sociale et engagement des autorités à respecter leurs obligations constitutionnelles et internationales.

Elle invite aussi la société civile à se mobiliser activement, rappelant que la protection de l’enfance est une responsabilité collective. Face à l’inaction prolongée, le silence devient complice.

Dans son communiqué, la Fondation conclut par un cri du cœur : pour qu’Haïti se relève, il faut reconstruire un espace sécurisé, stable et digne pour ses enfants. Cela passe par un retour à l’ordre institutionnel et démocratique, dans des conditions de sécurité garanties. Sinon, c’est toute une génération qui risque de disparaître dans l’ombre.

Came Stefada Poulard
Vant Bèf Info (VBI)

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