Tuberculose : une menace explosive dans les camps de déplacés haïtiens
Getting your Trinity Audio player ready...
|
La tuberculose progresse à un rythme alarmant dans les camps de déplacés d’Haïti, avertit le Dr Jean-Ardouin Louis-Charles. Le médecin, directeur médical de l’hôpital Sanatorium, met en garde contre une bombe à retardement sanitaire conséquence directe de la surpopulation et des conditions de vie précaires dans ces camps.
Port-au-prince,jeudi 29 novembre 2024
Selon lui, l’exode massif de populations fuyant les violences des gangs a aggravé la situation. « La promiscuité, l’insalubrité et l’absence de soins adaptés créent un terrain fertile à la propagation de maladies endémiques, dont la tuberculose précise-t-il.
Un hôpital sous le contrôle des gangs
La situation sanitaire est d’autant plus critique que l’hôpital Sanatorium, spécialisé dans le traitement de la tuberculose, est désormais aux mains des gangs. Ils contrôlent le centre, volent, pillent et détruisent les équipements. Le personnel est empêché d’y accéder, et les étudiants en médecine ne peuvent plus poursuivre leurs études , déplore le Dr Louis-Charles.
Ce climat de violence compromet non seulement l’accès aux soins, mais également les efforts de lutte contre la maladie. Le médecin craint une augmentation des cas de tuberculose résistante aux médicaments, exacerbée par l’interruption des traitements.
Des consultations en urgence déplacées
Malgré l’occupation de l’hôpital, l’équipe médicale continue de se mobiliser. Des consultations temporaires ont été installées au 32, Rue Berne, en attendant de pouvoir trouver un nouvel espace adapté.
Le Dr Louis-Charles rappelle qu’Haïti est l’un des pays les plus touchés par la tuberculose dans la région caribéenne. Avec environ 700 000 déplacés vivant dans des conditions sanitaires déplorables, le pays court un risque majeur de catastrophe sanitaire.
L’alerte est lancée : sans une intervention rapide des autorités et de la communauté internationale, Haïti pourrait faire face à une crise sanitaire d’une ampleur sans précédent.
Par Lanois Camilus ALCIDOR