Tragédie à Village de Dieu: « Aucune leçon n’a été tirée pour éviter un pareil drame »

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Les groupes armés deviennent plus arrogants, agressifs et pullulent à travers le pays, parce que les autorités n’ont pas donné une réponse proportionnelle au gang de Village de Dieu après le drame du 12 mars 2021. C’est la lecture de Garry Jean Baptiste, Conseiller du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17). Ce n’est pas Lionel Lazarre, Coordonnateur Général du Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA), qui dira le contraire. « Absolument aucune leçon n’a été tirée de ce triste événement pour éviter d’autres échecs cuisants de la police « , constatent les deux dirigeants syndicaux.

Port-au-Prince, le 12 Mars 2023.- Ce 12 mars 2023 ramène le deuxième anniversaire de l’assassinat de cinq policiers à Village de Dieu lors d’une opération anti gang bâclée. Les cadavres des agents assassinés ont été abandonnés aux mains des bandits alors que le Directeur Général de la PNH d’alors, Léon Charles a jugé bon de négocier avec les éléments du groupe armé de ce quartier de la troisième circonscription de Port-au-Prince pour récupérer un blindé abandonné sur les lieux de l’opération.

« 2 ans après, on assiste à une police qui est sur le point de disparaitre, qui ne peut pas répondre à ses missions », regrette le policier Garry Jean Baptiste. « C’est le drame du 12 mars 2021 qui a conduit le pays aujourd’hui à ce niveau de violence où les gangs conquièrent de nouveaux quartiers, y imposent leurs lois, tuent et kidnappent de paisibles citoyens », soutient le syndicaliste.

Lionel Lazarre du SYNAPOHA abonde dans le même sens. L’agent de l’unité spécialisée BIM en veut pour preuve une dizaine de policiers tués en moins de dix jours en Janvier 2023 pour étayer sa position. Son constat est sans appel : « On assiste à une dégradation accélérée de la situation sécuritaire dans le pays ». Le deuxième anniversaire de cet événement tragique offre l’occasion au dirigeant du SYNAPOHA de se questionner sur le comportement des anciens ou actuels membre du haut commandement de l’institution policière à planifier puis exécuter des opérations pour les cadavres des policiers tués sur le champ de bataille. « On est indigné quand les policiers sont assassinés, les lieux sont connus alors qu’aucune disposition n’est prise pour récupérer les cadavres de ces agents », critique Lazarre.

Si Garry Jean Baptiste appelle les policiers à la résistance pour définir leur avenir au sein de l’institution policière, Lionel Lazarre, lui, plaide en faveur de meilleure planification, en réduisant presqu’à zéro toute possibilité d’infiltration, des opérations anti gang.

À rappeler qu’une cinquantaine de policiers ont été tués par des bandits en 2022, selon des données communiquées par le Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA).
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info ( VBI)