Trafic de munitions entre la République dominicaine et Haïti : un réseau de policiers dominicains impliqué.
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Une enquête récente a mis au jour un vaste réseau de policiers corrompus en République dominicaine, impliqués dans le trafic de munitions destinées aux gangs armés en Haïti. Selon le média dominicain Acento.com, des agents de la Police nationale dominicaine auraient détourné des munitions des arsenaux officiels pour les revendre à des intermédiaires haïtiens, contribuant ainsi à l’intensification de la violence en Haïti.
Port -au -Prince, vendredi 15 novembre 2024
Les autorités haïtiennes auraient alerté leurs homologues dominicains sur ces activités illicites, révélant que des policiers transportaient les munitions jusqu’à la frontière. Ces cargaisons étaient ensuite récupérées par des intermédiaires pour approvisionner les groupes armés en Haïti. Ce trafic transfrontalier met en lumière une faille majeure dans les dispositifs de sécurité des deux pays, exacerbant une crise sécuritaire régionale déjà préoccupante.
Des hauts gradés dans le collimateur
Faride Raful, ministre dominicaine de l’Intérieur et de la Police, a confirmé l’implication de plusieurs policiers, parmi lesquels des officiers de haut rang. « Le scandale est d’une ampleur sans précédent », a-t-elle déclaré, tout en promettant des sanctions exemplaires. Le Ministère public a, de son côté, annoncé une enquête approfondie et la publication prochaine des noms des responsables. Pour prévenir d’autres détournements, des mesures ont été prises pour renforcer le contrôle des inventaires dans les arsenaux.
Une crise aux répercussions régionales
Ce trafic illégal, bien qu’ancré dans un contexte local, a des ramifications internationales. En novembre 2022, le CESFRONT (Corps spécial de sécurité frontalière) avait déjà intercepté deux femmes haïtiennes en possession de 22 000 munitions près de la frontière, révélant l’ampleur du problème. Ces saisies mettent en lumière la porosité des frontières et la nécessité d’une coopération bilatérale accrue.
Le ministre des Affaires étrangères dominicain, Roberto Álvarez, a réaffirmé l’urgence de renforcer les contrôles frontaliers et d’intensifier la collaboration entre les deux nations pour contrer ce fléau. « Ce trafic d’armement menace non seulement la stabilité d’Haïti, mais aussi celle de toute la région », a-t-il déclaré.
Un défi de sécurité global
Alors que la République dominicaine et Haïti tentent de rétablir la sécurité dans leurs territoires respectifs, ce scandale souligne les lacunes dans la supervision des forces de l’ordre. L’implication directe de policiers dans ce commerce illicite montre l’urgence de réformer les systèmes de sécurité et de renforcer la transparence dans la gestion des arsenaux.
Le trafic d’armes et de munitions reste un enjeu majeur dans la région. Pour les deux pays, seule une action concertée et soutenue pourra freiner ce phénomène et restaurer un climat de sécurité essentiel à la stabilité et au développement durable.
Judelor Louis Charles
Rédaction Vant Bèf Info, avec Acento.com