Trafic de cocaïne et instabilité en Haïti : Un défi sécuritaire régional

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Par Wandy CHARLES

Le lundi 3 mars 2025, le président colombien Gustavo Petro a lancé un avertissement retentissant lors d’un conseil des ministres télévisé. Il a mis en lumière le rôle crucial de la région du Catatumbo, au nord-est de la Colombie, dans le trafic de cocaïne, qui alimente directement la violence en Haïti. Selon Petro, la drogue produite par des groupes armés et des mafias dans cette zone franchit la frontière en ligne directe, traverse les Caraïbes en quelques heures et plonge Haïti dans un cycle perpétuel de déstabilisation. Cette situation ne touche pas seulement la Colombie, mais elle met en péril la sécurité et la stabilité de toute la région caribéenne.

Il est urgent que les autorités haïtiennes prennent conscience de la gravité de cette menace et mettent en place une stratégie de riposte forte et coordonnée. La diplomatie haïtienne doit impérativement s’engager dans des réflexions profondes pour élaborer un plan national et régional afin de contrer ce fléau. Il en va de la sécurité nationale, mais aussi de la préservation de la stabilité régionale.

La question du narcotrafic, au cœur de cette crise, nécessite des coopérations bilatérales et même multilatérales, notamment avec la Colombie, les États-Unis et les autres pays des Caraïbes. Haïti, en tant que point de transit stratégique dans cette route de la cocaïne, doit renforcer ses partenariats diplomatiques pour mieux lutter contre ce commerce illicite. Cela passe par une coopération accrue dans les domaines de la sécurité, du renseignement, et des échanges d’informations. La Colombie, avec son expérience de lutte contre le narcotrafic, peut et doit devenir un allié précieux d’Haïti dans cette guerre commune.

De plus, des mesures urgentes et fortes sont nécessaires pour mieux contrôler les points d’entrée du pays : les ports, les aéroports et les douanes. Un contrôle rigoureux de ces infrastructures est essentiel pour intercepter les cargaisons de drogue qui alimentent les groupes criminels. Les autorités haïtiennes doivent renforcer la formation des forces de l’ordre, introduire des technologies de pointe pour détecter la drogue et promouvoir une transparence accrue dans les processus de douane.

Il est également impératif d’améliorer la surveillance des routes maritimes et aériennes, où le trafic de cocaïne transite souvent en toute impunité. Cette approche doit être partagée au niveau régional, afin d’éviter que les mafias ne trouvent de nouveaux moyens pour contourner les dispositifs de contrôle.

L’impact de ce trafic sur Haïti est bien plus qu’une question de sécurité interne. Il s’agit d’une crise géopolitique majeure qui déstabilise la région entière. Haïti, déjà en proie à une instabilité politique profonde, voit sa situation s’aggraver à mesure que la violence alimentée par ce commerce s’intensifie. Le pays est pris dans un engrenage infernal où le narcotrafic, les groupes armés et la corruption se nourrissent les uns des autres. En refusant de traiter ce problème à sa racine, Haïti risque de voir sa souveraineté menacée et son avenir davantage compromis.

La Colombie, elle, a pris la décision de lutter contre ce trafic avec un plan ambitieux pour éradiquer les plantations de coca. Ce modèle de riposte doit inspirer Haïti et ses voisins. Il est impératif que les autorités haïtiennes s’engagent résolument dans cette bataille. L’éradication du narcotrafic ne pourra se faire sans une action politique et sécuritaire forte. C’est une lutte qui demande des efforts coordonnés à tous les niveaux : local, national, et régional.

Le temps est compté. Si Haïti souhaite éviter une dérive inexorable vers une violence encore plus dévastatrice, il est crucial qu’elle prenne immédiatement les mesures nécessaires pour contrer le trafic de cocaïne. La coopération internationale, un contrôle strict des frontières et des actions concrètes sur le terrain sont les clés d’une riposte efficace. Le narcotrafic n’est pas seulement une menace pour Haïti, il représente un danger pour toute la région caribéenne. C’est un défi collectif que seul un engagement diplomatique fort et une action concertée peuvent permettre de relever.

Vant Bef Info (VBI)

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