Tabarre / Croix-des-Bouquets : 18 pompes réparées dans des quartiers vidés par la violence

Getting your Trinity Audio player ready...

Dans un contexte de violence persistante à Tabarre et à Croix-des-Bouquets, où les attaques de gangs contraignent des centaines de familles à fuir chaque semaine, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) annonce avoir réparé 18 pompes à eau au cours des derniers mois. Une initiative visant à améliorer l’accès à l’eau potable dans des zones en proie à une grave crise humanitaire.

Port-au-Prince, 6 mai 2025 — L’OIM précise que 54 membres des communautés locales ont été formés à l’entretien de ces installations, dans le but de renforcer l’autonomie des populations. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre : nombre de quartiers concernés sont aujourd’hui déserts ou partiellement vidés.

« C’est une bonne initiative sur le papier, mais les gens ne peuvent pas aller chercher de l’eau s’ils doivent fuir chaque soir », témoigne une mère de famille réfugiée à Delmas 33, ayant quitté Tabarre par crainte pour sa sécurité.

Si l’OIM continue de plaider pour des stratégies combinant services de base et cohésion sociale entre déplacés et communautés hôtes, des voix locales s’inquiètent de l’impact réel de ces projets. Dans des zones où l’accès aux ressources reste précaire, la concurrence pourrait nourrir de nouvelles tensions.

« Quand on parle d’eau potable, on parle de vie. Mais sans sécurité, il n’y a pas d’accès, et l’eau peut devenir une source de conflit », avertit un prêtre vaudou de Croix-des-Bouquets, s’exprimant sous anonymat.

La remise en état de ces pompes constitue un progrès indéniable. Mais sans une réponse coordonnée en matière de sécurité et de justice, de nombreuses initiatives humanitaires risquent de demeurer symboliques.

Martino Cadet
Vant Bèf Info (VBI)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *