Sécurité en Haïti : Charles Prospère alerte sur une crise à son point de rupture
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L’expert en sécurité Charles Prospère met en garde contre une situation sécuritaire qui atteint un seuil critique. Invité ce jeudi sur Magik9, il a dénoncé l’inaction des autorités et l’inefficacité des stratégies mises en place, avertissant que le pays pourrait basculer dans une spirale de violence incontrôlable.
Une absence d’action qui aggrave la crise
Port-au-Prince, le 27 mars 2025 – « À chaque fois qu’une stratégie est définie et qu’aucune action n’est posée, cela aggrave la situation », a déclaré Charles Prospère. Selon lui, Haïti est à un tournant où plusieurs scénarios sont envisageables : un massacre généralisé, une guerre civile, une mobilisation populaire contre les groupes armés ou encore des négociations avec ces derniers.
Malgré l’urgence, les autorités peinent à mettre en œuvre des mesures concrètes, laissant la population livrée à elle-même face à une insécurité grandissante.
Mission multinationale : un soutien inefficace ?
L’intervention de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), censée renforcer les forces locales, demeure inefficace. Pour Charles Prospère, cet échec est en grande partie imputable aux autorités haïtiennes, qui restent responsables des décisions stratégiques.
Il souligne également un manque de financement réel pour la mission, bien en deçà des promesses initiales, ce qui limite considérablement son impact sur le terrain.
Un soutien international limité
Alors que peu de pays se portent volontaires pour intervenir en Haïti, Charles Prospère reconnaît l’engagement du Kenya, qui a accepté de déployer des troupes. Toutefois, il estime que cet effort reste insuffisant sans une volonté politique locale forte et une coordination efficace entre les acteurs impliqués.
Une crise orchestrée en coulisses ?
L’expert ne se contente pas d’un simple état des lieux. Selon lui, les gangs ne sont que des exécutants d’un plan plus vaste, mené par des décideurs opérant dans l’ombre. Sans nommer de responsables, il laisse entendre que la crise actuelle résulte d’une stratégie calculée, ajoutant une dimension politique et géopolitique à l’insécurité persistante.
Mobilisation populaire ou implosion ?
Alors que l’État peine à assurer la sécurité, Charles Prospère n’écarte pas l’hypothèse d’un soulèvement populaire contre les gangs. Cependant, il avertit que cette mobilisation pourrait dégénérer en guerre civile ou en massacres de grande ampleur.
À mesure que la crise s’aggrave, une seule certitude demeure : sans une prise de responsabilité des autorités et des actions concrètes, Haïti continuera de sombrer dans le chaos, mettant en péril l’avenir de toute une nation.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)