Sécurité en déroute : une police qui ne peut se protéger elle-même peut-elle protéger la population ?

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La Police nationale d’Haïti (PNH), autrefois perçue comme le dernier rempart contre le chaos, semble aujourd’hui au bord de l’effondrement. Sous-équipée, mal encadrée, infiltrée parfois, elle ne parvient plus à garantir la sécurité des citoyens – et encore moins la sienne.

Port-au-Prince, le 13 avril 2025. –La mort de quatre policiers en moins d’une semaine illustre brutalement la déliquescence du système sécuritaire. Ces agents ne sont pas tombés en zone de guerre, mais dans les rues qu’ils avaient pour mission de sécuriser. Le silence des autorités face à ces drames renforce l’image d’une police abandonnée, livrée à elle-même dans une capitale où les gangs n’ont plus peur de l’uniforme.

Des zones stratégiques hors de contrôle

La route de l’aéroport, l’hôpital Bernard Mevs, la route de Piste : ces lieux névralgiques de Port-au-Prince sont désormais des zones de non-droit. La PNH n’y pénètre plus sans risquer l’embuscade. Dans ces espaces livrés aux bandes armées, l’État n’existe plus. Et la peur règne.

Les commissariats sont attaqués, les policiers abattus, les armes confisquées. Les gangs sont mieux armés, mieux organisés, plus déterminés. Face à eux, la PNH apparaît comme une force affaiblie, minée par des décennies de corruption, de politisation et de sous-financement.

Des millions investis, pour quel résultat ?

Malgré des années d’aide internationale et des millions de dollars injectés, la police reste inefficace. L’État n’a jamais su mettre en place une stratégie cohérente de sécurité. Les luttes de pouvoir, le manque de volonté politique et l’abandon de l’appareil sécuritaire ont achevé de paralyser l’institution.

Aujourd’hui, cette impuissance est devenue banale. On ne s’étonne plus des commissariats incendiés, des agents tombés ou des quartiers entiers passés sous contrôle des gangs. Le silence officiel est devenu une constante, aussi insupportable qu’indécent.

La PNH n’est plus un rempart, mais une cible. Et tant qu’aucune réforme profonde ne sera engagée, tant que le pays refusera d’affronter la réalité, la question restera entière : comment une police incapable de se défendre peut-elle défendre le peuple ?

Vant Bèf Info (VBI)

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