Scandale à l’aéroport du Cap-Haïtien : Fraudes et chaos en pleine crise migratoire

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Des révélations troublantes secouent l’aéroport international du Cap-Haïtien. Alors que de nombreux Haïtiens bénéficiant du programme Humanitarian Parole sont menacés d’expulsion par l’administration Trump, une enquête a mis en lumière un vaste réseau de fraudes et de malversations au sein de l’aéroport.

Cap -Haïtien, le 24 février 2025._
Des enquêteurs dépêchés sur place ont découvert plus de 50 « chèques zombies » émis au profit de bénéficiaires fictifs ou inéligibles, a appris d’une source généralement bien informée à la rédaction du journal. Parmi les noms cités figurent Jean Baptiste Dolce, Joseph Naldith et Devil Martine Magalie Nazaire. Selon cette source, ces transactions frauduleuses ont permis à des individus de détourner des fonds publics en toute impunité.

Le site serait également devenu un centre de trafic illicite de carburant. Chaque jour, plus de dix barils de gaz y sont vendus dans une totale anarchie. Pendant ce temps, les véhicules officiels restent hors d’usage, tandis que des voitures de location appartenant à des proches des responsables sont privilégiées pour les opérations internes.

L’enquête révèle un vaste réseau de favoritisme. Des agents des douanes ont été recrutés en dehors des procédures officielles, facilitant ainsi des transactions douteuses. En décembre dernier, des fonds destinés à des investissements ont été détournés au profit de figures politiques, dont Moïse Jean-Charles et Fritz Jean.

Parallèlement, des employés se plaignent de salaires impayés, tandis que des équipements essentiels disparaissent. Le camion de pompiers, par exemple, est utilisé par des proches du pouvoir, privant ainsi l’aéroport d’un outil crucial pour la sécurité.

Une gestion chaotique qui plonge l’aéroport dans le noir

L’aéroport est en crise. Depuis plusieurs jours, il fonctionne sans électricité, rendant les opérations encore plus difficiles. Cette situation, qui suscite de vives critiques sur les réseaux sociaux, a poussé les autorités à convoquer une réunion d’urgence le lundi 17 février 2025.

Lors de cette rencontre, plusieurs entités ont discuté des solutions à mettre en place et des sanctions à appliquer contre certaines agences de voyages accusées de tromperie.

Pour apaiser les tensions, l’OFNAC et l’AAN ont décidé d’installer un bureau d’information et de doléances au sein même de l’aéroport. Cette initiative vise à recueillir les plaintes des passagers et à instaurer un minimum de transparence dans la gestion du site.

Le scandale de l’aéroport du Cap-Haïtien illustre une fois de plus les nombreux défis auxquels est confronté le secteur aérien en Haïti. Reste à voir si les autorités prendront enfin des mesures concrètes pour assainir la situation.

Yves Manuel

Vant Bèf Info

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