République dominicaine : El País dénonce des viols de migrantes haïtiennes à Punta Cana pour éviter l’expulsion

Getting your Trinity Audio player ready...
|
Un reportage choc du quotidien espagnol El País jette une lumière crue sur des abus systématiques dont seraient victimes des femmes haïtiennes en République dominicaine. Intitulé « La otra cara de Punta Cana: haitianas violadas para evitar ser deportadas y abandono escolar », l’article dénonce des violences sexuelles et des violations massives des droits humains dans un contexte de répression migratoire accrue.

Punta Cana, 21 mai 2025 – Parmi les témoignages recueillis, celui de Ruth, une migrante haïtienne vivant dans la zone touristique de Punta Cana, bouleverse. Elle raconte comment, à l’arrivée des agents d’immigration, elle est contrainte de cacher ses enfants et de se soumettre à des agressions sexuelles pour éviter d’être expulsée vers Haïti, pays qu’elle a fui pour échapper à la pauvreté et à l’insécurité.
Depuis l’entrée en vigueur de nouvelles mesures migratoires en avril 2025, plus de 14 000 Haïtiens ont été expulsés en moins de quinze jours, selon El País. Ces mesures, promues par le président Luis Abinader, incluent une “dominicanisation” de l’emploi, le contrôle des services hospitaliers, et la poursuite de la construction d’un mur frontalier entre Haïti et la République dominicaine.
Les conséquences sont lourdes : des enfants haïtiens déscolarisés, des familles séparées, et une main-d’œuvre en chute libre dans les secteurs clés comme le tourisme, la construction et l’agriculture. Des communautés entières, comme celle de Villa Esperanza, vivent dans la peur permanente de rafles, de violences ou d’expulsions arbitraires.
Pour des ONG locales et internationales, cette politique s’apparente à une forme d’“épuration ethnique”. Amnesty International a une nouvelle fois dénoncé une stratégie discriminatoire et appelle à la fin immédiate des expulsions massives et des contrôles abusifs. Le journal rapporte également la mort récente d’une jeune femme haïtienne, décédée dans un hôpital faute de papiers légaux, une exigence désormais imposée aux patients étrangers, même en situation d’urgence.
Face à cette situation alarmante, le silence du gouvernement haïtien interroge. Aucune déclaration officielle n’a été émise jusqu’à présent, alors que les violations des droits fondamentaux se multiplient à ses frontières.
Wideberlin Sénexant
Source combinée