Réforme constitutionnelle: un processus contesté selon Clarens Renois
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La réforme constitutionnelle en Haïti suscite de vives préoccupations, notamment de la part de Clarens Renois, leader du parti UNIR. Il dénonce un processus opaque et éloigné des engagements pris lors de l’accord du 3 avril 2024, lequel devait aboutir à une réforme inclusive et transparente.
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Un comité de pilotage aux missions détournées
Port-au-Prince le 12 février 2025: Clarens Renois rappelle que le Comité de pilotage chargé de la réforme constitutionnelle ne devait pas uniquement se concentrer sur la réforme constitutionnelle, mais aussi organiser la Conférence nationale et mettre en place des organes clés comme l’Organe de contrôle de l’Action gouvernementale (OCAG). Cependant, il constate avec regret que ces engagements ont été ignorés.
« Où est donc passée la Conférence nationale ? Où est passée la commission justice, vérité et réparation ? », s’interroge-t-il.
Selon lui, le CPT n’a pas respecté l’accord initial, ce qui pose un sérieux problème de légitimité et de transparence dans le processus en cours.
Un manque de consultations et de débats publics
Le leader du parti Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (UNIR) dénonce également le manque de débats et de consultations publiques autour de la réforme constitutionnelle. Il estime qu’un projet aussi important ne peut être imposé à la population sans un large consensus national.
« Comment peut-on parler de référendum dans un climat d’insécurité ? » questionne-t-il. Renois insiste sur la nécessité d’organiser des rencontres à travers le pays, de diffuser largement le contenu du projet et de susciter une forte participation populaire.
À ce jour, aucune consultation d’envergure n’a été menée, rendant le processus flou et contesté.
Des primes exorbitantes et une opacité financière
Un autre point de discorde soulevé par Clarens Renois, est la rémunération des membres du Comité de pilotage, qui s’élèverait à 700 000 gourdes par mois. Une somme jugée excessive, surtout dans un contexte de crise économique.
« Les gens ne se soucient pas de l’état des caisses publiques ni de la situation générale du pays pour se payer grassement. C’est bien honteux ! », dénonce-t-il.
Cette question financière alimente la suspicion d’un processus mené dans l’opacité, au profit de quelques privilégiés et au détriment de l’intérêt général.
Une réforme à haut risque pour la démocratie
Clarens Renois met en garde contre une réforme menée sans transparence et sans adhésion populaire. Selon lui, toutes les tentatives de modification de la Constitution de 1987 ont échoué en raison de leur caractère trop politisé.
Pour qu’une réforme aboutisse, elle doit être inclusive et garantir une large participation de la société civile. Dans le cas contraire, elle risque d’aggraver les divisions et de fragiliser encore plus la démocratie.
« Si aujourd’hui la société admet que le document doit être remplacé, réformé ou amandé, cela doit se faire en toute transparence et avec la participation de tous les secteurs. C’est à cette condition qu’une réforme pourra bénéficier de l’adhésion de la population », a-t-il déclaré.
Face aux préoccupations du leader du parti UNIR, le processus de réforme constitutionnelle en Haïti apparaît plus contesté que jamais.
L’absence de concertation, le manque de transparence et les dérives financières du Comité de pilotage compromettent sa crédibilité.
Pour Renois, il est impératif de reprendre le processus sur des bases plus saines et inclusives, sous peine de voir une réforme aussi cruciale se transformer en une nouvelle crise.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)