RDC : Le ministre de la Justice défend le retour de la peine de mort et met en garde contre les pressions étrangères
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Kinshasa, 12 janvier 2025. La République démocratique du Congo (RDC) se durcit face à la montée de l’insécurité. Lors d’un discours prononcé le samedi 11 janvier à Kinshasa, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a réaffirmé son soutien au rétablissement de la peine de mort, comme réponse aux violences croissantes des Kulunas, ces gangs criminels qui terrorisent les populations congolaises.
Dans une prise de position ferme, le ministre a également critiqué les pressions internationales visant à abolir cette pratique. Il a comparé la situation congolaise à celle de certains États fédérés des États-Unis, où la peine capitale reste en vigueur.
« Les États-Unis, première puissance mondiale, appliquent toujours la peine de mort. Pourquoi ce qui est acceptable pour eux serait inacceptable pour nous ? » a-t-il lancé, avant de mettre en garde contre les solutions étrangères imposées, qui ne tiennent pas compte des réalités locales.
Une mesure jugée nécessaire
Constant Mutamba a rappelé que la levée du moratoire sur la peine de mort ne doit pas être perçue comme un recul démocratique, mais comme une nécessité pour renforcer la sécurité nationale.
« Nous devons nous assumer en tant que peuple et régler nos problèmes selon nos réalités », a-t-il martelé, affirmant que le gouvernement congolais doit agir en fonction des us et coutumes du pays, et non en suivant des standards internationaux imposés.
Comparaison avec la situation en Haïti
Le ministre congolais a également évoqué la situation sécuritaire en Haïti, critiquant la passivité des dirigeants haïtiens face à la montée en puissance des gangs armés.
« Aujourd’hui, Haïti dépend de forces de sécurité étrangères pour garantir la sécurité de sa capitale. Nous n’accepterons jamais qu’une telle situation se produise en RDC », a déclaré Constant Mutamba.
Selon lui, l’inaction des autorités haïtiennes face aux gangs armés doit servir de leçon. En RDC, il estime que des mesures drastiques sont nécessaires pour éviter que le pays ne tombe dans une situation similaire.
« Ne pas laisser les gangs imposer leur loi »
Le ministre a souligné que la RDC ne peut tolérer que des groupes criminels imposent leur loi en toute impunité, comme cela se passe actuellement en Haïti.
« En Haïti, les gangs sont opulents. Ils dictent leur loi sous l’œil complice des autorités. En RDC, nous devons prendre des décisions fermes pour éviter cette dérive », a-t-il conclu.
Cette déclaration du ministre de la Justice marque un tournant dans la politique sécuritaire de la RDC. Si le gouvernement congolais va jusqu’à rétablir la peine de mort, cela pourrait susciter de vives critiques internationales, mais témoigne d’une volonté de reprendre le contrôle face à une insécurité galopante.
Pour les autorités de Kinshasa, l’heure n’est plus à la diplomatie douce. Il s’agit désormais de protéger la population coûte que coûte, quitte à défier les conventions internationales.
Jean Gilles Désino
Vant Bèf Info (VBI)