Radio Mega sommée de suspendre une emission pour avoir donné la parole aux bandits
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Le Conseil National des Télécommunications (CONATEL) a sommé Radio Mega, ce 22 novembre 2024, de cesser immédiatement la diffusion de l’émission « Boukante Lapawòl », présentée par Guerrier Henri. Cette décision fait suite aux participations de chefs de gangs à cette émission pour notamment menacer des institutions de la République.
Port-au-Prince, le 22 novembre 2024. L’organisme régulateur des télécommunications en Haïti menace de fermer la station si cette injonction n’est pas respectée.
Une lettre officielle a été adressée au Président-Directeur Général de Radio Mega FM, Alex Saint-Surin, lui intimant l’ordre de suspendre immédiatement toute diffusion de l’émission « Boukante lapawòl », animée tous les soirs par Guerrier Henri.
Selon le document, les récentes éditions de l’émission « Boukante Lapawòl » ont offert une tribune à des chefs de gangs notoires, notamment Jeff Gwo Lwa, chef de gang à Canaan, et Jimmy Chérizier, alias Barbecue, recherché par la justice haïtienne et sanctionné par les Nations Unies.
Ces bandits utilisent la station, en particulier le programme de Guerrier Henri, pour promouvoir leurs activités criminelles et inciter d’autres individus à rejoindre leurs rangs, menaçant ainsi la stabilité des institutions de la République.
Le CONATEL a rappelé que de telles pratiques constituent une violation flagrante du décret du 12 octobre 1977, régissant les télécommunications en Haïti, qui confère à l’État le monopole de leur régulation.
L’institution souligne également que, dans le contexte de l’état d’urgence décrété par le gouvernement, ces diffusions compromettent la sécurité nationale.
Dans sa correspondance, signée par le Directeur Général José Jean-Baptiste, le CONATEL a averti Radio Mega que toute infraction à cet ordre pourrait entraîner la suspension de sa concession ainsi que l’application des sanctions prévues par la loi.
Radio Mega FM n’a pas encore réagi publiquement à cette décision.
Par ailleurs, plusieurs médias locaux et étrangers ont déjà réalisé des interviews de chefs de gangs, une pratique controversée qui a suscité de nombreuses critiques.
À noter également que plusieurs journalistes ont été cités par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) comme ayant des liens présumés avec des groupes armés.
Wideberlin SENEXANT
Vant Bèf Info (VBI)