Quels avantages pour Haïti en cas d’intégration à l’Union africaine ?

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Le président kenyan William Ruto a récemment proposé qu’ Haïti soit officiellement reconnue comme partie intégrante de la « sixième région » de l’Union africaine (UA). Cette reconnaissance pourrait offrir à Haïti des opportunités stratégiques en matière de coopération et de sécurité, notamment dans la lutte contre la violence armée.

Port-au-Prince, le 20 février 2025._
L’Union africaine repose sur un principe de solidarité en matière de sécurité. Selon l’article 4 de ses traités de paix et de sécurité, les États membres s’engagent à s’entraider en cas de menace. Si Haïti intègre cette communauté, elle pourrait bénéficier d’un soutien international pour faire face à ses crises sécuritaires.

Le journal kenyan Kenyans rapporte que William Ruto voit dans cette intégration une opportunité pour transformer la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) en Haïti en une opération de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU. Depuis le déploiement du premier contingent de sécurité kenyan en juin 2024, plus de 600 soldats sont désormais présents, incluant une unité spéciale féminine du SWAT.

La diaspora africaine et Haïti

L’Union africaine est traditionnellement divisée en cinq régions : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre. En 2003, une sixième région a été ajoutée : celle de la diaspora, regroupant les populations d’origine africaine vivant hors du continent.

Haïti, en raison de son héritage africain profond, pourrait ainsi trouver une place naturelle dans cette catégorie. L’ancien Premier ministre haïtien Laurent Lamothe avait déjà formulé cette demande en 2012. Pour lui, l’intégration à l’UA est aussi cruciale que la participation à d’autres organismes internationaux comme la Francophonie.

Une reconnaissance porteuse d’espoir

Une source consultée par Diario Libre souligne que cette reconnaissance offrirait à Haïti une visibilité politique et économique accrue. Elle favoriserait la coopération et attirerait des investissements essentiels à son redressement.

L’Union africaine, basée à Addis-Abeba, en Éthiopie, regroupe 55 États membres et s’attèle à relever les défis majeurs du continent, tels que la prévention des conflits et le développement. Le déplacement forcé des populations y est une priorité, une question qui résonne particulièrement avec la situation haïtienne.

Si l’UA accepte la proposition de Ruto, Haïti pourrait renforcer ses liens avec l’Afrique et bénéficier d’un soutien précieux face à ses difficultés. Une décision qui marquerait un tournant historique pour la première république noire du monde.

Yves Manuel

Vant Bèf Info

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