Procès à Washington : Yonyon rejette tout lien avec les 400 Mawozo et l’enlèvement des missionnaires

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Jugé ce mercredi dans une cour fédérale à Washington, Germine Joly, alias « Yonyon », a nié toute implication dans l’enlèvement de 17 missionnaires (16 Américains et un Canadien) survenu en octobre 2021 en Haïti. Il affirme également ne jamais avoir été membre ni fondateur du gang 400 Mawozo, pourtant pointé du doigt dans cette affaire.

WASHINGTON, le 14 mai 2025.–Extradé vers les États-Unis en mai 2022, Joly est accusé d’avoir dirigé un vaste réseau de trafic d’armes et d’enlèvements, opérant même depuis sa cellule dans une prison haïtienne. Lors de son témoignage à la barre, vêtu d’un costume noir et de lunettes, il a catégoriquement nié toute appartenance au redouté gang 400 Mawozo, qui a revendiqué l’enlèvement des missionnaires en visite dans un orphelinat de la périphérie de Port-au-Prince.

L’affaire avait choqué la communauté internationale. Si certains otages ont été libérés rapidement, la majorité a été détenue pendant près de deux mois. Contrairement à ce qu’a affirmé le gang, leur libération ne résulterait pas d’une évasion, mais plutôt du paiement discret d’une rançon. Le FBI soupçonne que les ravisseurs espéraient obtenir la libération de Joly en échange.

En janvier 2024, l’accusé avait pourtant plaidé coupable à 48 chefs d’accusation, notamment pour blanchiment d’argent et trafic d’armes automatiques entre la Floride et Haïti. Ces armes auraient servi à des actes d’assassinats, d’extorsion et d’enlèvements perpétrés par les 400 Mawozo.

Mercredi, Joly a reconnu avoir vendu des armes à certains membres du gang, dont son cousin Joseph Wilson, alias « Lanmò Sanjou », présenté comme l’actuel chef des 400 Mawozo et activement recherché par le FBI. Toutefois, il continue de nier toute responsabilité directe dans les enlèvements.

Face aux preuves présentées par l’accusation – échanges de SMS, transferts financiers et autres éléments matériels –, les procureurs fédéraux ont sollicité un délai supplémentaire pour faire comparaître un témoin en réplique. Les plaidoiries finales, initialement attendues ce mercredi, ont été reportées à jeudi, rapporte le journal Miami Herald.

Déjà condamné à 35 ans de prison pour trafic d’armes, Germine Joly reste poursuivi pour 16 chefs d’enlèvement dans cette affaire distincte.

Vant Bèf Info
Avec Miami Herald

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