Privé de ses locaux à Cité Militaire, le CAN lutte pour maintenir sa mission de secours
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Le Centre Ambulancier National (CAN), implanté à Cité Militaire, est aujourd’hui plus vulnérable que jamais. La montée en flèche de l’insécurité dans cette zone stratégique de Port-au-Prince a contraint l’institution à abandonner temporairement ses locaux. Une partie du personnel et des équipements ont été transférés à l’Hôpital Universitaire de la Paix (HUP), dernière lueur d’espoir pour la continuité des services d’urgence.
Port-au-prince,mercredi 27 novembre 2024
Malgré les obstacles, le CAN refuse de faillir à sa mission. Nous sommes toujours prêts à intervenir, même dans l’adversité , assure le Dr Didier Hérold Louis, directeur général de l’institution. Quatre ambulances, accompagnées d’une équipe restreinte, se tiennent prêtes au HUP pour répondre aux appels d’urgence.
Des interventions limitées, mais cruciales
Les défis sont nombreux : accès restreint aux locaux, problèmes de communication, difficultés de déplacement. Le personnel n’a pu accéder aux installations de Cité Militaire que trois fois en trois semaines. Pourtant, les appels d’urgence explosent. Entre le 11 et le 25 novembre, le CAN a porté assistance à plusieurs dizaines de personnes : sept blessés par balles, cinq victimes de viol, deux personnes battues, des accidentés de la route et dix-huit femmes enceintes en détresse.
Cette crise humanitaire se double d’une autre : la fermeture de nombreux hôpitaux de la région métropolitaine, paralysés par la violence des groupes armés. Après nos interventions, il est de plus en plus difficile de trouver un centre hospitalier fonctionnel, à l’exception de l’HUP , déplore le Dr Louis.
Un avenir incertain
Dans ce contexte de chaos, le CAN est à bout de souffle. Le rendement chute, le personnel est sous pression, mais la détermination reste intacte. Face à une crise sanitaire et sécuritaire sans précédent, l’avenir de cette institution essentielle au secours des Haïtiens demeure incertain.
Par Lanois Camilus Alcidor