Port-au-Prince : Prise d’assaut du palais de justice, l’État garde-t-il un silence de complicité ou de faiblesse ?
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Des individus ont pris d’assaut, par la force des armes, les locaux du Palais de Justice de Port-au-Prince, situés au Bicentenaire. Lors de cette attaque survenue le vendredi 10 juin 2022, plusieurs personnes ont vu la mort; des documents judiciaires importants et des véhicules de police ont été emportés par des bandits. Depuis lors, aucune réaction publique du gouvernement d’Ariel Henry, des autorités judiciaires et policières. S’agirait-il d’un aveu de complicité ou de faiblesse ? L’État est au silence !
Port-au-Prince, le 14 juin 2022.- L’État sous les sandales des bandits ! Piétiné, traîné dans la boue, l’État se montrerait-il impuissant ou complice de la force de frappe et du dictat des bandits ?
En effet, l’État haïtien sous la gouverne du Premier Ministre Dr. Ariel Henry a été une nouvelle fois mis en déroute vendredi dernier par des bandits armés. Ces derniers ont pris d’assaut, ce jour-là, le palais de justice de Port-au-Prince, un symbole fort de la justice haïtienne. Selon plusieurs sources concordantes contactées par la rédaction de Vant Bèf Info (VBI), plusieurs blessés ont été recensés dans les camps des assaillants et des policiers. Plusieurs civils qui fréquentaient l’espace ce vendredi-là en sont aussi sortis blessés lors de cette démonstration de force des individus illégalement armés.
Plusieurs avocats, juges, parquetiers, justiciables et autres habitués du palais de justice ont failli laisser leurs peaux. Des véhicules ont été atteints de projectiles, d’autres emportés par les assaillants.
Selon des témoins, des véhicules de la Police Nationale d’Haïti (PNH), d’autres immatriculés « Officiel » ou » Corps Diplomatique » ont été volés par des bandits.
La rédaction de Vant Bèf Info (VBI) a pu aussi confirmer que l’un des véhicules volés était affecté au service d’un cadre de l’administration pénitentiaire nationale.
Son véhicule se trouvait au palais de justice dans le cadre de l’audition des 6 personnes arrêtées récemment au pénitencier national pour présomption de corruption.
Même des dossiers sensibles et d’importants documents ont été emportés par des membres de gangs, selon des sources concordantes.
L’État faillit, les gangs profitent!
Depuis l’irruption des bandits au palais de justice, les réactions des autorités se font attendre.
Participant à la fête de la Police Nationale d’Haïti, le dimanche 12 juin dernier, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Berto Dorcé, s’est contenté de dénoncer ce qu’il qualifie de « velléité des bandits d’empêcher que l’étau de la justice ne se resserre autour d’eux ».
Mis à part cette intervention mitigée, aucune autorité du gouvernement, qu’il s’agisse du chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), Dr. Ariel Henry; du ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, Liszt Quitel; des membres du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), du Directeur Général de la PNH, Frantz Elbé, n’ont pipé mot. Pas plus que le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me. Jacques lafontant.
On dirait que tout va bien et que l’État haïtien
n’a pas de souci à se faire. Tout va bien chez madame La Marquise !
Or, la nation dans son ensemble a le droit de savoir ce qui s’était passé au Palais de Justice de Port-au-Prince ce vendredi-là.
Ce silence est-il complice ou du moins traduit-il la faiblesse de l’État par rapport à la force de frappe des bandits? Où est passé le devoir d’informer ? Le pays peut-il s’attendre à une vidéo des gangs dressant leur propre bilan? Ne serait-il pas un nouvel affront pour l’État, s’il en reste un ?
Entretemps, les gang continuent de défier l’autorité de l’État. À Croix-des-Bouquets, à Martissant, à Pernier, à Tabarre, au bas de Delmas, à Pont-Rouge, aux Gonaïves, l’État fait l’aveu d’impuissance face aux bandits.
Le Palais de justice de Port-au-Prince n’est d’ailleurs pas la première institution étatique prise d’assaut par des bandits. Plusieurs commissariats et Sous-Commissariats de Police sont, depuis un certain temps, aux mains des hors-la-loi.
Par ailleurs, cela fait des mois, dans un tweet, que le Premier Ministre, Dr. Ariel Henry avait promis que les autorités allaient reprendre le contrôle de la route nationale # 2, particulièrement au niveau de Martissant. Toujours rien ! C’est plutôt les bandits qui prennent le contrôle des autorités, pardon, de l’État.
Les bandits avancent, l’État recule ! Aveu de complicité ou d’impuissance ?
Flécher Célou
Ruben Dumont
Vant Bèf Info (VBI)