Politique : Chimen Delivrans Ayiti appelle à la mobilisation contre la révision constitutionnelle
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La structure politique Chimen Délivrans Ayiti a lancé, lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 1er février, un appel à la mobilisation contre le projet de réforme constitutionnelle du Conseil présidentiel de Transition (CPT). Selon ses dirigeants, ce projet viole l’article 284-3 de la Constitution haïtienne. Ils dénoncent également le silence des organisations de défense des droits humains face à ce qu’ils qualifient de « manœuvre macabre » du CPT.
Port-au-Prince, le 2 février 2025._Le président du parti, Jean Elysé Célisca, n’a pas caché sa frustration et a vivement critiqué les organisations de défense des droits humains qui, selon lui, restent silencieuses pendant que le CPT accélère le processus de révision constitutionnelle. Il considère cette initiative comme une violation grave de la loi fondamentale du pays.
Face à cette situation, il appelle la population haïtienne à se mobiliser dès le 7 février 2025 afin d’empêcher ce qu’il qualifie de « coup de force institutionnel », mené, selon lui, sous l’influence des puissances étrangères.
Jean Elysé Célisca rappelle que ces mêmes organisations de défense des droits humains, aujourd’hui silencieuses, s’étaient fortement opposées à la réforme constitutionnelle initiée par l’ancien président Jovenel Moïse, assassiné en 2021.
Par ailleurs, il souligne que les véritables problèmes du pays ne sont pas liés à la Constitution mais à l’insécurité et à l’impunité. Il révèle également que chaque Cconseiller présidentiel disposerait d’un fonds spécial de cinq millions de gourdes pour le renseignement, une pratique qu’il juge suspecte et contraire aux principes de transparence démocratique.
Des critiques contre le gouvernement
Le responsable juridique du parti, Me Gérald Calixte, a ouvertement critiqué le gouvernement dirigé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Selon lui, ce dernier a failli à ses responsabilités face à la montée de la violence armée, notamment à Kenscoff, où il aurait lui-même admis son incapacité à agir en tant qu’autorité.
« Seul un peuple conscient et engagé peut renverser un ordre injuste », a déclaré Me Calixte, insistant sur la nécessité d’une mobilisation citoyenne pour restaurer un État de droit en Haïti.
Enfin, Chimen Délivrans Ayiti réaffirme son opposition à toute modification constitutionnelle sous la transition actuelle. Le parti prône une issue à la crise par la passation du pouvoir à un juge de la Cour de Cassation et la formation d’un gouvernement d’entente nationale, chargé d’organiser des élections crédibles et transparentes.
Tout en réitérant son engagement en faveur de l’intégrité, de la justice et de la souveraineté nationale, le parti appelle les Haïtiens à prendre leur destin en main à travers une mobilisation populaire.
Jean Gilles Desinord
Vant Bèf Info (VBI)