Plus de 48 000 Haïtiens expulsés par la République dominicaine en moins de deux mois

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La République dominicaine poursuit une politique de rapatriement massif en reconduisant plus de 48 000 Haïtiens en situation irrégulière en moins de deux mois. Les autorités dominicaines justifient ces expulsions par des raisons de sécurité nationale, mais la communauté internationale et les responsables haïtiens dénoncent des abus.

Selon un rapport couvrant octobre jusqu’au 10 novembre 2024, 40 223 Haïtiens ont été renvoyés en octobre, suivis de 8 338 autres au début du mois de novembre. Ces expulsions s’inscrivent dans la stratégie du président dominicain Luis Abinader visant à sécuriser les frontières et limiter l’immigration clandestine.

Les autorités migratoires dominicaines précisent que, durant cette période, 29 681 étrangers ont été expulsés et 18 880 réintégrés formellement dans leur pays d’origine. Cependant, ce chiffre n’inclut pas les 20 784 personnes ayant choisi un retour volontaire en Haïti. Depuis le 3 octobre, les opérations de rapatriement se sont intensifiées en réponse à une directive présidentielle visant à expulser 10 000 Haïtiens par semaine.

Face à ces expulsions, le gouvernement haïtien, par l’intermédiaire de la ministre des Affaires étrangères Dominique Dupuy, dénonce des pratiques discriminatoires. Mme Dupuy affirme que ces expulsions sont « discriminatoires et racistes », ciblant principalement les individus en fonction de leur couleur de peau.

Le gouvernement haïtien a également annoncé, par la voix de Mme Dupuy, avoir engagé un cabinet juridique international pour préparer une action légale contre les abus présumés. De son côté, le président Abinader reste ferme sur la politique migratoire, affirmant que la sécurité nationale est la priorité de son gouvernement.

Parallèlement, un débat s’amorce au sein des secteurs politiques et économiques dominicains quant à la possibilité d’octroyer des permis de travail aux Haïtiens. L’ancien président Hipólito Mejía plaide pour une « rationalisation » de l’immigration de travail haïtienne, citant la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs.

Vant Bèf Info
Source : Listin Diario

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