Plus de 3 500 personnes tuées en Haïti depuis janvier, selon les Nations Unies

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Les derniers chiffres des services de l’ONU, publiés ce vendredi 27 septembre 2024, font état de trois mille six cent soixante et un (3661) personnes tuées depuis janvier. L’ONU tire la sonnette d’alarme face au niveau élevé de violence, pointant du doigt le manque d’équipements et de personnel de la mission multinationale de police.

Crédit : ODELYN JOSEPH, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Port-au-Prince, le 27 septembre 2024. – « Aucune autre vie ne devrait être perdue en raison de cette criminalité insensée », déclare Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
De janvier à juin, au moins 860 personnes ont été tuées et 393 blessées lors d’opérations de police, dont au moins 36 enfants, selon le rapport. L’ONU considère que ces chiffres pourraient indiquer un recours excessif à la force, injustifié et disproportionné.

« Nous tirons la sonnette d’alarme. Des armes illicites continuent d’affluer en Haïti. Les appels humanitaires souffrent d’un sous-financement chronique », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat. « Les armes et les munitions continuent d’arriver dans le pays, principalement via les États-Unis, mais aussi par la République dominicaine et la Jamaïque », ajoute-t-elle.

L’ONU appelle à faire de la lutte contre l’insécurité en Haïti une priorité absolue et réclame une plus grande action de la part des autorités haïtiennes ainsi que des acteurs de la communauté internationale.
M. Türk insiste sur la nécessité de mettre en œuvre l’embargo ciblé sur les armes, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs imposés par le Conseil de sécurité.
Il estime que la Mission a besoin d’équipements et de personnel adéquats et suffisants pour lutter efficacement et durablement contre les gangs armés.
De son côté, Mme Shamdasani souligne qu’il est crucial que toute force déployée dispose des ressources et du financement nécessaires.

Par ailleurs, le rapport décrit « des tendances extrêmement graves de violations et d’abus des droits humains commis dans la capitale, Port-au-Prince, dans le département de l’Artibonite, ainsi que dans le sud du département de l’Ouest, qui, jusqu’à récemment, avait été largement épargné par la violence.

Il conclut que les gangs utilisent « la violence sexuelle pour punir, répandre la peur et assujettir les populations » mentionnant également l’augmentation des victimes de violences sexuelles, y compris des viols collectifs d’enfants de moins de cinq ans au cours des six premiers mois de l’année.

Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)
Avec Le Figaro