Plus de 260 morts en deux mois à Kenscoff : le BINUH décrit une brutalité extreme

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Un rapport alarmant du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) révèle l’ampleur des violences à Kenscoff, où plus de 260 personnes ont perdu la vie en seulement deux mois. Depuis la fin du mois de janvier, la population est prise en étau entre les violences des groupes criminels et l’incapacité des autorités à rétablir l’ordre, forçant des milliers d’habitants à fuir leur maison.

Port-au-Prince, le 7 avril 2025 – La situation à Kenscoff, décrite par les Nations Unies comme une « brutalité extrême », s’aggrave de jour en jour. Selon le rapport publié ce lundi, au moins 262 personnes ont été tuées depuis le 27 janvier, tandis que 66 autres ont été blessées et plus de 3 000 déplacées. Des exécutions sommaires, des viols et la destruction de près de 200 habitations ont été documentés par les enquêteurs de l’ONU. Parmi les victimes, plus de la moitié étaient des civils sans lien avec les groupes armés, tandis que l’autre partie était affiliée à ces bandes criminelles.
Les assaillants, membres de groupes criminels organisés, cherchent à contrôler les hauteurs de Kenscoff pour étendre leur influence vers Pétion-Ville, affaiblissant ainsi l’autorité des forces locales. Selon les Nations Unies, ces violences visent à semer la terreur parmi la population et à déstabiliser la région.
Face à l’ampleur des attaques du 27 janvier, les forces de sécurité haïtiennes ont tardé à réagir, mais ont renforcé leur présence avec l’aide de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS). Cette intervention a permis de freiner les avancées des groupes armés, mais n’a pas suffi à rétablir un semblant d’ordre public.
Les dernières attaques documentées ont eu lieu entre le 24 et le 27 mars, ce qui confirme la persistance des groupes armés dans la région. Depuis le début des affrontements, quatre membres des forces de sécurité et un élément de la MMAS ont perdu la vie.
Du côté humanitaire, bien que des efforts aient été déployés par la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA), des agences des Nations Unies et des ONG, les besoins restent énormes. Les victimes de violences sexuelles, ainsi que les enfants traumatisés par les scènes de violence, font partie des populations les plus vulnérables.
« Les attaques contre Kenscoff ont été d’une brutalité extrême, visant uniquement à semer la panique parmi la population », a déclaré Maria Isabel Salvador, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti.
Bien que ce rapport souligne l’enfer vécu par les Kenscovites, il met aussi en lumière la situation dramatique dans d’autres régions comme Mirebalais et Saut-d’Eau, où près de 6 000 personnes ont été déplacées en raison de la violence, selon l’OIM. Malheureusement, aucun signe d’amélioration n’est en vue, laissant présager des jours encore plus sombres pour le pays.
Le décompte du BINUH est alarmant. Combien de morts faut il encore dénombrer , pour qu’on puisse mettre fin à ce cycle de violence aveugle?
Wideberlin SENEXANT
Vant Bèf Info (VBI)