Pierre Espérance plaide pour une légitime défense populaire face aux groupes armés

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Dans un contexte marqué par une montée inquiétante de la violence armée, Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a exhorté la population haïtienne à se défendre contre les agressions des bandes armées. Intervenant lors de l’émission Salon des invités le jeudi 21 novembre, le défenseur des droits humains a appelé à une collaboration étroite entre citoyens et forces de l’ordre pour neutraliser les individus impliqués dans des actes terroristes.

Port -au-prince,jeudi 21 novembre 2024

La violence des gangs continue de ravager Haïti, particulièrement à Port-au-Prince, où, selon les Nations Unies, plus de 4 000 personnes ont perdu la vie entre janvier et novembre 2024. Cette insécurité a également forcé près de 700 000 résidents à fuir leur foyer, tandis que des affrontements pour le contrôle de la capitale se multiplient.

Les chiffres récemment publiés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sont alarmants. En l’espace d’une semaine, au moins 150 personnes ont été tuées, 92 blessées et environ 20 000 déplacées. L’agence onusienne dénonce une capitale « prise en otage » par des groupes criminels qui contrôlent toutes les voies d’accès à Port-au-Prince.

Dans ce contexte, la population semble de plus en plus déterminée à prendre les choses en main. Au moins 105 personnes soupçonnées d’allégeance à des gangs ont été tuées en moins d’une semaine, dont 76 pour la seule journée du mardi 19 novembre, victimes d’actes de justice populaire.

Malgré cette flambée de violence communautaire, Pierre Espérance a tenu à condamner les exécutions sommaires, tout en soutenant le droit des citoyens à la légitime défense. « Chaque citoyen a le devoir de se défendre face aux individus armés, mais tout suspect maîtrisé doit être remis aux forces de l’ordre », a-t-il déclaré. Il appelle à une réponse organisée et encadrée par les autorités, insistant sur l’importance de la coopération pour enrayer l’insécurité.

Cependant, cette prise de position divise l’opinion. Si certains partagent l’appel à une riposte populaire encadrée, d’autres, excédés par le laxisme des autorités et la violence des gangs, estiment que la justice populaire reste la seule réponse adéquate à une situation qu’ils jugent hors de contrôle.

Dieunel W. Bellegarde
Vant Bèf Info

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