Petite-Rivière de l’Artibonite : le gang reprend confiance, les habitants dénoncent la passivité de la police

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Après un calme de courte durée, les habitants de Petite-Rivière de l’Artibonite assistant à une recrudescence inquiétante des actes de violences. Les bandits appartenant au gang « Gram grif » de Savien, qui avaient connu un certain recul ces derniers mois, semblent aujourd’hui avoir retrouvé une nouvelle vigueur. Ils sèment la terreur au sein de la population rivartibonitienne, qui dénonce la passivité et l’inaction des autorités face à cette situation.

Petite-Rivière de l’Artibonite, le 22 mars 2025. Selon des résidents, la situation sécuritaire de la commune commence à se dégrader à nouveau. Les bandits armés ont contourné le dispositif de sécurité établi par les forces de l’ordre pour continuer de terroriser la population.

Ils commettent des atrocités inimaginables notamment l’assassinat de plus de sept paysans au cours de la semaine dans une localité dénommée « Haut canal ».

Ces paysans ont été assassinés alors qu’ils se rendaient dans leurs activités. Un acte qui a provoqué de vives réactions au sein de cette communauté qui continue d’exiger le démantèlement de cette bande criminelle tout en suggérant l’utilisation des drônes kamikazes contre eux. Une pratique vue comme la seule solution à ce problème qui ronge la société haitienne.

 » Nous ne pouvons pas laisser périr la commune. Ce gang doit être éliminé. Il est impossible de vivre avec des gangs qui ont le droit de vie et de mort sur toute une population, » a déclaré un habitant qui préfère rester anonyme par crainte de représailles.

Face à cette situation, les habitants appellent à une action urgente et décisive des autorités pour restaurer l’ordre public et la sécurité.

Des manifestations de colère ont eu lieu ces dernières semaines. Les citoyens réclamant une présence accrue des forces de l’ordre et des actions concrètes pour démanteler ces réseaux criminels.

Cependant, ils ont expliqué que les policiers présents sur le terrain ont déclaré qu’ils n’ont pas reçu de l’ordre d’intensifier les opérations. Ils ont évoqué un manque de moyens pour démanteler cette bande criminelle qui ne cesse de terroriser les citoyens. Une situation qui a soulevé de vives inquiétudes au sein de la population qui commence à fuir, à nouveau, la commune.

 » Nous sommes obligés de partir, à nouveau, puisque la situation commence à se détériorer. Les écoles sont fermées, la peur envahit toute la population, » a informé une femme qui s’emprêtait à se rendre dans une commune voisine.

Elle a également souligné qu’elle ne voulait pas rester à Petite-Rivière jusqu’au moment pluvieux, arguant que les forces de l’ordre pourraient avoir des difficultés à traquer les gangs armés compte tenu de mauvaise qualité des infrastructures routières. Cela qui pourrait compliquer le déplacement des forces de l’ordre. Elle dit croire que les autorités devraient profiter de ce moment qui selon elle est propice aux opérations policières.

En attendant des mesures concrètes, les habitants de Petite-Rivière de l’Artibonite continuent de vivre à la merci des gangs, espérant une amélioration qui semble encore bien lointaine.

L’espoir du rétablissement de la sécurité reste fragile, mais la volonté de la population de résister et de revendiquer un changement se fait de plus en plus forte. Une manifestation est d’ailleurs annoncée pour lundi 23 mars.

Jean Giles Desinord

Vant Bèf Info (VBI)