Pagaille généralisée dans les maisons de transfert à Port-au-Prince en ce 24 décembre
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Port-au-Prince, mardi 24 décembre 2024
La veille de Noël à Port-au-Prince, loin d’être festive, est marquée par un chaos sans précédent dans les maisons de transfert. Des milliers de citoyens désespérés, s’agglutinent devant ces institutions financières, espérant retirer leur argent. Cependant, l’afflux massif de clients dépasse largement les capacités des établissements, exacerbant tensions et frustrations.
Devant cinq maisons de transfert visitées dans la région métropolitaine, les files d’attente interminables s’étirent sous un soleil accablant. Certains clients, présents dès 7 heures du matin, peinent à accéder aux guichets après des heures d’attente. La fatigue finit par emporter certains d’entre eux, qui, frustrés, s’effondrent ou quittent les lieux sans obtenir satisfaction.
Les restrictions imposées par les maisons de transfert aggravent la situation. Chez CAM Transfert, par exemple, le retrait maximal autorisé est limité à 200 dollars. Une mesure décriée par de nombreux usagers, qui jugent cette décision injuste en cette période où les besoins financiers augmentent. Par ailleurs, certaines succursales sont temporairement à court de liquidités, obligeant les clients à repartir bredouilles.
Un membre du personnel, sous couvert d’anonymat, explique que ces restrictions visent à desservir un plus grand nombre de clients. Toutefois, les pannes de système, le manque de personnel et la désorganisation générale ralentissent considérablement les opérations.
Dans cet environnement tendu, les altercations entre clients deviennent fréquentes. Je suis passé par une banque avant de venir ici, mais c’est la même histoire partout. La majorité des gens dans ces files attendent des transferts pour subvenir à leurs besoins pendant les fêtes confie un client frustré.
Cette situation met en lumière les failles structurelles des maisons de transfert en Haïti. En période de fêtes, où les besoins sont accrus, ces institutions devraient mieux anticiper la demande pour éviter de tels débordements.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)