Opinions discordantes des citoyens haïtiens concernant la présence des policiers kenyans en Haïti

Getting your Trinity Audio player ready...

Depuis l’arrivée des premiers contingents de policiers kenyans le 25 juin dernier, les citoyens haïtiens, particulièrement ceux de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, expriment diverses préoccupations concernant le déploiement des forces de police kenyanes dans le pays. La rédaction de Vant Bèf Info vous invite à découvrir les opinions favorables et défavorables à cette présence.

Opinions favorables

Port-au-Prince, le 3 juillet 2024.* – Selon Me Arnel Remy, les policiers kenyans en Haïti peuvent aider la PNH dans sa lutte contre les gangs armés. Ce premier contingent de 200 officiers soutiendra les unités spécialisées de la PNH lors des opérations dans les zones contrôlées par les gangs. « Avec la bonne volonté et le sens de responsabilité du CSPN, la fusion entre les soldats kenyans et les policiers haïtiens pourrait nous conduire vers le retour à l’ordre public », déclare-t-il à Vant Bèf Info.

De son côté, Emmanuel Vincent, juriste et détenteur d’une licence en histoire, affirme que la présence des policiers kenyans a provoqué une psychose de peur chez les caïds, soulignant le ralentissement considérable des enlèvements dans la capitale depuis leur arrivée. Vincent estime que la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) ne vise pas à résoudre définitivement l’insécurité en Haïti, mais à apporter un soulagement temporaire.

Vincent dénonce également le comportement raciste de certains Haïtiens envers les policiers kenyans. Selon lui, cette attitude trouve ses racines dans l’histoire coloniale, où les esclaves domestiques méprisaient les esclaves des champs. Ce comportement perdure à travers l’acculturation des Haïtiens par l’impérialisme culturel occidental. « Dans les subconscients des Haïtiens, il est impossible d’espérer un résultat positif avec les Noirs si ce ne sont pas les Blancs », ajoute-t-il.

Opinions défavorables

Stanley Exantus, professeur de sciences sociales, considère la présence des soldats kenyans comme un affront aux idéaux dessaliniens et à la souveraineté nationale. Selon lui, l’incapacité de la PNH à combattre l’insécurité est due aux manœuvres de la communauté internationale visant à maintenir la crise sociopolitique haïtienne en leur faveur. « Tant qu’il y a de l’insécurité et de la crise dans le pays, la communauté internationale continuera d’interférer dans les affaires politiques d’Haïti », déclare-t-il.

Robert Joassaint, vendeur de gadgets électroniques, qualifie l’arrivée des policiers kenyans d’humiliation pour la PNH, notamment en raison de la disparité salariale entre les policiers kenyans et haïtiens. Il estime que cette situation pourrait entraîner de véritables frustrations chez les agents de l’ordre haïtiens, rendant improbable un résultat positif.

Alors que la violence des gangs armés continue de faire rage dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, les citoyens haïtiens espèrent que la présence des forces de police kenyanes permettra rapidement de rétablir l’ordre et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, en particulier dans les zones contrôlées par les groupes armés.

Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)

Un commentaire

  • Angelor Chancy

    Peut-on au moins se demander à quoi cela sert d’avoir une force étrangère dans le pays si les bandit continuent d’opérer comme si de rien n’était ????????????
    Les malfrats continuent de narguer les autorités et diffusent leurs gains criminels sur les réseaux sociaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *