« Nap Boule » : quand l’intelligence artificielle met en musique la réalité haïtienne

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Dans un contexte de crise profonde, la chanson Nap Boule, créée par Aristilde Deslande Artificial Intelligence (ADAI), s’impose comme une réflexion percutante sur la situation d’Haïti. Portée par une voix et un rythme générés par intelligence artificielle selon les directives du créateur, cette œuvre dresse un constat lucide sur le cycle de violence et d’autodestruction qui marque l’histoire et le présent du pays.

Un regard critique sur une société en crise

Pétion-Ville, le 3 mars 2025 – À travers ses paroles, un texte écrit par ARISTILDE Deslande, Nap Boule met en lumière une contradiction troublante : bien que le peuple réclame le changement, il contribue malgré lui à la destruction des fondements mêmes de ce progrès. La chanson illustre cette dualité par l’image du feu, qui symbolise à la fois la destruction physique — des écoles incendiées, des maisons réduites en cendres — et un embrasement symbolique, où l’ignorance et la manipulation empêchent toute véritable avancée.

Une intelligence collective manipulée

Au-delà de la dénonciation des actes de violence, Nap Boule interroge sur l’exploitation de l’ignorance collective. La chanson met en avant la manière dont certaines forces instrumentalisent la population, lui faisant croire qu’elle détient le pouvoir, alors qu’en réalité, elle participe involontairement à sa propre oppression. Ce message résonne particulièrement dans le climat politique et social actuel, où la désinformation et l’instabilité alimentent une crise sans fin.

Trois leçons essentielles à retenir:

  • La violence ne mène à aucun progrès

Loin d’être une solution, la destruction ne fait qu’aggraver la misère et éloigner toute possibilité de développement. L’histoire montre que seuls l’éducation, le dialogue et la solidarité permettent aux peuples de prospérer,

  • Identifier le véritable ennemi

Contre qui la population se bat-elle réellement ? Contre elle-même, contre une force extérieure ou contre un système qui la maintient dans l’ignorance ? Nap Boule invite à une introspection nécessaire pour briser le cercle vicieux de l’autodestruction,

  • Reconstruire sur des bases solides

L’unité et la dignité sont des valeurs essentielles que le peuple haïtien doit retrouver. Plutôt que de se diviser, il doit apprendre à s’organiser pour bâtir un avenir plus stable. La véritable révolution ne réside pas dans la violence, mais dans l’innovation, la construction et l’action collective.

Un hommage à la pensée haïtienne

Nap Boule ne se contente pas de dénoncer, elle s’inscrit dans la tradition intellectuelle haïtienne de réflexion sur le destin du pays. En reprenant la célèbre question « Epi ? » posée par Polidò à Piram dans « Pèlen Tèt » de Frankétienne, la chanson pousse à l’introspection. Elle rappelle également le rêve brisé de cet écrivain, qui n’a jamais vu l’Haïti qu’il espérait de son vivant.

Avec ce morceau, Aristilde Deslande, auteur du recueil Haïti : Mes cris dans mon silence, mêle musique et engagement intellectuel. À travers ADAI, il explore les possibilités offertes par la technologie pour inciter à une réflexion collective sur l’avenir du pays.

Qui est Aristilde Deslande ?

Journaliste spécialisé en éducation aux médias et à l’information, Aristilde Deslande est également animateur de l’émission Espace Public sur les réseaux de Vant Bèf Info (VBI). Il défend l’idée que la révolution haïtienne doit avant tout être une révolution de la pensée.

Selon le créateur, « La technologie est l’un des outils clés pour sortir Haïti de l’impasse. Grâce à la démocratisation d’Internet et des outils de communication, il est devenu plus difficile d’ignorer l’information que de s’instruire. ADAI est la preuve que la technologie peut être mise au service de la réflexion et du changement. »

Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)

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