Mystère autour du corps disparu du policier kényan tué à Savien : silence, rumeurs et inquiétudes

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Alors que la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) poursuit ses opérations contre les gangs armés en Haïti, le mystère plane toujours sur le sort du corps de Benedict Kabiru, policier kényan tué à Savien en mars dernier. Entre silence officiel, rumeurs de rançon et tensions sur le terrain, cette affaire soulève des questions préoccupantes sur la sécurité des forces internationales et la capacité de réponse des autorités haïtiennes.

Savien, le 1er juin 2025 .—Le 24 mars dernier, le policier kényan Benedict Kabiru, membre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), a été tué lors d’une opération contre les gangs opérant à Savien, dans le département de l’Artibonite. Depuis ce tragique événement, une question demeure sans réponse : où est passé son corps ?
Contrairement à son compatriote Samuel Tompoi Kaetuai, également tué en mission en février dernier et dont le corps avait été transféré en République dominicaine avant son rapatriement au Kenya, la dépouille de Kabiru reste introuvable. À ce jour, ni les autorités haïtiennes ni les autorités kényanes n’ont communiqué officiellement sur une éventuelle localisation ou récupération du corps, laissant place à une vague de spéculations.
Certaines rumeurs persistantes évoquent la possibilité que des groupes armés opérant dans la zone aient retenu le corps. Selon plusieurs habitants de l’Artibonite, une rançon importante aurait été exigée en échange de sa restitution. Si une telle somme venait à être versée, elle pourrait, selon eux, renforcer les capacités de ces groupes criminels, déjà affaiblis par l’intensification des opérations policières dans la région.
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a présenté ses condoléances à la famille de Kabiru et réaffirmé sa volonté de lutter contre l’insécurité grandissante. Toutefois, l’absence de communication claire sur cette affaire alimente les inquiétudes — non seulement concernant la sécurité des membres des forces internationales en Haïti, mais aussi à la capacité des autorités locales à gérer ce type de crise.
Cette situation met en lumière les graves défis logistiques et sécuritaires auxquels se heurtent les missions internationales en Haïti. Elle souligne également l’urgence d’une coordination plus efficace entre les partenaires internationaux et les autorités haïtiennes afin de garantir la sécurité, le respect et la dignité des personnels engagés sur le terrain.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)