Michel Soukar dénonce les dirigeants haïtiens : « traîtres, complices… »
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Port-au-Prince, le 22 novembre 2024 – L’historien et journaliste Michel Soukar, figure reconnue pour ses analyses acerbes et son franc-parler, a vivement critiqué les dirigeants haïtiens lors de sa dernière intervention médiatique. Accusant les responsables actuels de « traîtrise » et de complicité avec des forces extérieures, il a appelé le peuple haïtien à prendre ses responsabilités pour éviter la disparition de la nation.
« Le pays n’est ni gouverné ni administré », a déclaré Michel Soukar, dénonçant une élite dirigeante qu’il considère comme déconnectée des souffrances de la population. Selon lui, Haïti serait en proie à une « guerre contre des ennemis intérieurs et extérieurs », exacerbant une crise multidimensionnelle marquée par la violence, la misère et le désespoir.
Une critique virulente contre le Conseil présidentiel de transition
Soukar n’a pas ménagé le Conseil présidentiel de transition (CPT), qu’il a qualifié d’« inutile », mettant en doute son efficacité face aux défis cruciaux auxquels le pays est confronté. Cette institution, censée jouer un rôle clé dans la gestion de la transition politique, est selon lui incapable de répondre aux attentes de la population ou d’instaurer un climat de stabilité.
« La seule vérité, c’est le peuple »
Réagissant aux récents évènements des 18 et 19 novembre, marqués par de nouvelles attaques meurtrières de gangs armés à Port-au-Prince, Michel Soukar a exhorté les citoyens à faire preuve de solidarité et de résilience. « La seule vérité, c’est le peuple. Le peuple est sur la bonne voie », a-t-il affirmé, tout en soulignant l’urgence d’une mobilisation collective face à l’effondrement des institutions.
Âgé de 69 ans, Michel Soukar, également auteur du roman historique Cora Geffrard (2011), continue de s’imposer comme une voix influente dans le paysage intellectuel et médiatique haïtien. Ses prises de position tranchées, bien que parfois polarisantes, reflètent une indignation partagée par une grande partie de la population face à une classe politique souvent perçue comme inefficace, voire complice des troubles actuels.
Toutefois, si Soukar pointe avec justesse les responsabilités des dirigeants, certains observateurs estiment que ses appels à la mobilisation populaire manquent de propositions concrètes pour sortir Haïti de l’impasse. La critique seule ne suffit pas à combler le vide laissé par l’absence d’un leadership efficace.
Lanois Camilus ALCIDOR