Médecins Sans Frontières ferme deux centres à Port-au-Prince, mais reste engagée face à l’urgence humanitaire

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Confrontée à une insécurité persistante et à des attaques répétées contre ses installations, l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la fermeture de ses centres de soins à Turgeau et à Carrefour. Une décision douloureuse, mais jugée nécessaire pour la sécurité de ses équipes, selon les responsables de l’organisation.

Port-au-Prince, le 15 avril 2025 —Lors d’une conférence de presse à Pétion-Ville, les chefs de mission Benoît Vasseur, Diana Manilla Arroyo et Mumuza Muhindo ont tiré la sonnette d’alarme. « Nous nous désengageons avec l’espoir de revenir si les conditions le permettent. Mais soyons honnêtes, nous ne croyons plus aux promesses des autorités », a déclaré Benoît Vasseur, visiblement préoccupé.

Un bilan accablant et des besoins criants

Malgré la fermeture de ces deux sites, MSF maintient ses activités dans d’autres zones sensibles de la capitale. Entre septembre 2024 et février 2025, l’organisation a effectué plus de 72 000 consultations médicales, dont plus de 10 000 en santé maternelle, 31 000 cas urgents traités et près de 5 000 victimes de violences sexuelles ou basées sur le genre accompagnées.

Maladies hydriques et urgences médicales en hausse

À Cité Soleil, l’hôpital Drouillard fait face à une recrudescence des cas de maladies hydriques. En janvier, 117 personnes y ont été traitées, contre 177 en février. Cinquante patients, dans un état critique, ont été transférés au centre de traitement de Fontaine.

Les femmes, premières victimes de la crise

Diana Manilla Arroyo a souligné la vulnérabilité accrue des femmes. « Dans nos centres, nous accueillons chaque jour des femmes victimes de violences physiques et sexuelles. Elles paient un prix terrible dans cette crise. »

Une mission menacée mais toujours active

Présente en Haïti depuis plus de trois décennies et forte de plus de 3 000 employés haïtiens, MSF réaffirme son engagement auprès de la population. Des soins gratuits continuent d’être offerts notamment à Delmas et à Tabarre. En seulement dix jours, les équipes ont pris en charge 314 victimes de violences armées, dont 90 blessés graves.

Un appel pressant à la communauté internationale

La fermeture de ces deux centres est un signal alarmant pour l’avenir de l’aide humanitaire en Haïti. MSF exhorte les autorités et la communauté internationale à agir rapidement pour améliorer la sécurité et permettre la reprise des activités là où les besoins sont les plus urgents.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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